MESSAGE DU HAUT COMMISSAIRE DES NATIONS UNIES
A L'OCCASION DE LA JOURNÉE MONDIALE DES DROITS DE L'HOMME
  Genève, le 10 décembre 2002

Nous commémorons aujourd'hui la création de l'un des plus importants testaments qu'aura laissé notre époque: la Déclaration universelle des droits de l'homme. Cette journée est l'occasion de méditer sur ce que nous avons accompli en matière de droits de l'homme, et de concentrer tous nos efforts sur la recherche des moyens de combler nos lacunes.

La Déclaration est un document intemporel et puissant qui reflète les aspirations profondes de l'humanité de vivre dans la dignité, l'égalité et la sécurité. Elle a défini des principes de base et a aidé à enraciner le respect des valeurs morales dans un cadre juridiquement contraignant. Aujourd'hui, le respect des droits de l'homme, dans le cadre de la protection de l'état de droit, est désormais exigé par la société civile. Ces droits sont devenus des piliers des politiques internes et étrangères. Ils sont invoqués par les parlements, les organes judiciaires nationaux et internationaux, les média, les écoles, les ouvriers, les employés, et le monde de l'entreprise.

Et pourtant, nous vivons dans une époque qui soulève des défis incommensurables en matière de droits de l'homme. Ce 10 décembre, je souhaiterais que notre attention se porte plus particulièrement sur la situation des innombrables civils vivant dans des zones de conflit et continuant d'endurer des atrocités qui devraient faire honte à la conscience de l'humanité.

Leurs droits fondamentaux, bien que faisant partie intégrante des droits de l'homme tels que définis par la loi, et le droit humanitaire, continuent d'être bafoués. Pour beaucoup d'entre nous, la guerre semble bien loin, et les images des populations qui en souffrent n'existent que par ce que nous révèlent les médias. Or,! pour des millions de victimes de conflits armés, la guerre est la réalité quotidienne. Des hommes, des femmes, sont assassinés, mutilés, violés, arrachés à leur terre, emprisonnés, torturés. L'assistance humanitaire la plus élémentaire leur est refusée, et ils voient tout ce qu'ils possèdent disparaître devant leurs yeux. Des enfants sont enlevés, enrôlés de force dans des armées, séparés de leurs familles, victimes de sévices sexuels, souffrent de faim, de maladies et de malnutrition, et sont dans l'impossibilité d'aller à l'école. Ce n'est pas seulement dans le présent que leur vie est gâchée, mais aussi dans l'avenir.

Il est effarant de constater l'ampleur de l'impunité qui accompagne de telles violations flagrantes des droits de l'homme et entraves au droit humanitaire. L'entrée en vigueur le 1er juillet 2002 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale a représenté un grand espoir de voir enfin mettre un terme un jour au génocide, aux crimes de guerre et a! ux crimes contre l'humanité. Il nous faut maintenant travailler tous ensemble au succès de cette institution vitale.
Mais nous devons faire bien davantage. Il est plus urgent que jamais d'examiner les moyens de promouvoir et protéger véritablement les droits de l'homme dans les zones ravagées par les conflits. Et il est de la plus haute importance de poursuivre ensemble une stratégie globale concentrée bien davantage sur la prévention, pour éviter dans un premier temps le déclenchement des conflits, tout en cherchant les moyens de protéger les civils pris dans des feux croisés, en apportant notre plein appui à tout effort vers la paix, et en aidant à reconstruire, sur de solides fondements de respect des droits de l'homme, les sociétés déchirées par la guerre.

La meilleure chance de prévenir, limiter et résoudre des conflits et violences, et des permettre aux populations de s'en remettre, se trouve dans le retour à un état de droit, et à la défense de celui-ci.! Un conflit armé est la démonstration la plus flagrante de l'échec de l'état de droit. Nous devons briser ce cercle infernal de la violence. Lorsque la répression armée prive des individus de leurs droits et de leur dignité, lorsque le terrorisme engendre la misère, faisons en sorte que ceux qui en sont les responsables répondent de leurs actes au titre de l'état de droit. Et assurons-nous que les règles fondamentales des droits de l'homme et de la dignité humaine s'appliquent à chaque état et à chaque groupe armé, à chaque individu et à chaque collectivité, à chaque organe public et à chaque entreprise privée.

Sergio Vieira de Mello,
Haut Commissaire des Nations Unies
aux Droits de l'Homme

 


 
 
 
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  "La meilleure chance de prévenir, limiter et résoudre des conflits et violences, et de permettre aux populations de s'en remettre, se trouve dans le retour à un état de droit".
Sergio Vieira de Mello,
Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme (10.12.2002)
 
     
     
     
  La Déclaration est un document intemporel et puissant qui reflète les aspirations profondes de l'humanité de vivre dans la dignité, l'égalité et la sécurité. Elle a défini des principes de base et a aidé à enraciner le respect des valeurs morales dans un cadre juridiquement contraignant.  
     
     
     
  Et pourtant, nous vivons dans une époque qui soulève des défis incommensurables en matière de droits de l'homme ...  
     
     
     
     
 
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