Lomé / Paris, 11 février 2002: Dans une lettre
adressée au général Sizing Walla, ministre
de l'Intérieur, Reporters sans frontières (RSF) a
protesté contre la fermeture de la station privée
Radio Victoire, accusée de ne pas avoir signé la convention
sur l'exploitation d'une radio privée. "Selon l'Union
des radios et télévisions libres (URATEL), seules
quatre stations privées ont signé la convention tandis
que toutes les autres émettent avec des autorisations provisoires",
a déclaré Robert Ménard, secrétaire
général de l'organisation. "Cette mesure était
malheureusement prévisible. Depuis sa naissance, en septembre
2001, la station est dans la ligne de mire des autorités.
Son ton critique déplaît." RSF a demandé
la restitution du matériel de transmission de la radio.
Le 7 février 2002, selon les informations recueillies par
RSF, la radio privée Victoire a dû cesser d'émettre,
suite à la saisie de son matériel de transmission
par des agents du ministère de l'Intérieur. La radio
est accusée de ne pas avoir respecté la mise en demeure
de la Haute autorité de l'audiovisuel et de la communication
(HAAC, instance publique de régulation audiovisuelle), transmise
à la rédaction via le service des renseignements généraux
le 5 février. La HAAC exhortait la station de cesser d'émettre
car elle n'avait pas signé la convention d'autorisation d'installation
et d'exploitation des stations privées. Radio Victoire, comme
la majorité des autres stations, n'est munie que d'une autorisation
provisoire.
RSF rappelle que la HAAC avait déjà demandé
à la radio privée Radio Victoire de cesser de diffuser
les deux émissions "Revue de Presse" et "Vice-Versa"
jusqu'à nouvel ordre. Dans une lettre datée du 29
novembre 2001, la HAAC avait expliqué que "ces émissions
controversées conduisent leurs animateurs à des commentaires
passionnés, diffamatoires, discréditant les autorités
constitutionnelles et administratives" du Togo. La veille,
le Premier ministre avait exprimé sa désapprobation
à un représentant de la station, à propos d'un
journal d'informations qui relatait la visite du président
Gnassingbé Eyadéma en France, ses relations avec le
président Jacques Chirac et la situation des droits de l'homme
au Togo.
Enfin, RSF a rappelé que le général Gnassingbé
Eyadéma fait partie des prédateurs de la liberté
de la presse dans le monde dénoncés par l'organisation.
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