Les agents d'Air Afrique interdits d'accès à l'aéroprt manu militari
 

Lomé, 13 mai 2002: Il était environ onze heures lorsque des policiers anti-émeutes investirent le hall de l'aéroport de Lomé pour déloger les agents d'Air Afrique Lomé. Des hommes en uniformes, casqués et en armes sous la conduite du lieutenant Béléyi intimèrent aux agents d'Air Afrique, qui étaient en train d'offrir leur service à Air Gabon, l'ordre d'arrêter le travail et de vider les lieux.

Pour éviter toute confrontation, le responsable de l'Intersyndicale des Travailleurs d'Air Afrique, M. Akwéi Adoté Ghandi, demanda aux travailleurs de quitter leurs postes et de se mettre à l'écart avant de se replier plus tard dans leur bureau syndical pour adopter des conduites à tenir.

Depuis la mise en liquidation de la compagnie aérienne africaine Air Afrique, le 25 avril 2002 à Abidjan, un liquidateur a été nommé, et le syndic qui devrait régler le sort des 4000 travailleurs déflatés, ne s'est pas encore prononcé, mais le gouvernement togolais passe déjà à l'étape suivante: le matériel manutentionnaire d'Air Afrique est réquisitionné par les autorités aéroportuaires de Lomé Tokoin et les agents de la compagnie africaine sont interdits d'accès à l'aéroport de Lomé.

Selon M. Akué Adoté, secrétaire Général Adjoint de l'ISTA (Intersyndicale des Travailleurs d'Air Afrique) la procédure de liquidation d'Air Afrique enclenchée est faussée dès le départ, car souligne t-il, Air Afrique est composée de 11 Etats membres. Créée le 18 mars 1961, la Compagnie est régie par le Traité de Yaoundé. Mais on a pris pour document de base le traité de l'OHADA signé en 1987 et entré en vigueur e 1995 pour liquider Air Afrique, alors que, selon les syndicalistes, ce document recèle des lacunes dans le cas d'espèces.

Les activités de la compagnie Air Afrique ne se limitant pas seulement au vol aérien, les travailleurs ont voulu conserver la prestation des services au sol, qui est plus rentable et qui peut assurer la subsistance des travailleurs aussi bien au Togo que dans les autres Etats. Mais, toujours selon le responsable syndical, "avec la complicité de Air France et du ministère des transports, cette activité passera entre les mains de la Société Togolaise de Handling (STH) qui a le statut de la Zone Franche".

Selon des informations en provenance de la capitale togolaise, l'assistance aux avions et aux passagers, .la manutention, et le service baguage ont été transférés à une société privée dont l'un des actionnaires est le général Zoumarou Gnofame, président du Comité national olympique togolais et un proche du Chef de l'Etat togolais.

On rappelle que l'intersyndicale et la STRANAVITO ont porteront plainte contre Air France pour avoir planifié de bout en bout la disparition de la compagnie multinationale africaine. Ce procès qui aurait du s'ouvrir le 23 avril 2002 à Abidjan, a été renvoyé au 11 juin prochain. Une rencontre avec le Premier Ministre togolais, Agbéyomé Kodjo, n'a pas donné de suite.

Au cour d'une conférence de presse le lendemain 14 mai 2002 à Lomé, M. Akué Adoté, secrétaire Général Adjoint de l'Intersyndicale des Travailleurs d'Air Afrique (ISTA) a affirmé avoir été convoqué vers 9h30 au bureau du directeur de la Société aéroportuaire de Lomé-Tokoin (SALT), M. Akrima Kogoé et reçu de ce dernier sérieuses menaces en présence du général Zoumarou Gnonfame, un actionnaire influent de la Société togolaise de Handling (STH), qui concurrence Air Afrique.

Air Afrique employe 200 agents au Togo dont 15 Etrangers. Dans d'autres pays africains, les gouvernements ont trouvé une solution sociale intermédiaire jusqu'à la mise en oeuvre d'une récommandation de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest. Une expertise du Président de la BCEAO, M. Charles Konan Banny, préconise la création d'une nouvelle compagnie panafricaine en prenant en compte les acquis et compétences d'Air Afrique. Selon les déclaration de ce dernier, son expertise a été remise aux gouvernements concernés - parmi lesquels le gouvernement français - depuis quelques mois et il attend qu'une décision soit prise.

En attendant la compagnie française Air France a doublé ses capacités sur les lignes africaines.

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