Lomé, 7 mai 2002: La célébration de
la journée de l'Europe a été pour le Délégué
de la Commission européenne au Togo, M. Philippe Van Damme
l'occasion de mettre à nu un mensonge majeur du discours
politique gouvernemental. Réagissant au discours du ministre
togolais du Plan, M. Siméféitchéou Pré,
M. Van Damme a remis les choses en place.
Prenant la parole à la cérémonie d'ouverture
d'une exposition de deux jours sur la coopération de l'Union
européenne avec le Togo organisée au CASEF, le ministre
togolais du Plan a saisi l'occasion pour s'interroger publiquement
sur la rupture et le maintien injustifiés, selon lui, de
la suspension de la coopération décrétée
depuis 1993 de la coopération UE - Togo, tout en évitant
d'évoquer les raisons qui sont à l'origine de cette
suspension.
Dans sa réponse, le Délégué de la Commission
européenne au Togo, M. Philippe Van Damme a poliment mais
fermement levé le voile sur certains non-dits. Ainsi dira-t-il,
"nous entendons souvent dire que l'Europe a abandonné
le Togo que l'Europe affame le peuple togolais. Si nous nous retrouvons
tous réunis ici aujourd'hui, c'est bien pour infirmer cette
information". En réalité, continuera M. Van
Damne, l'aide de l'UE aux populations togolaises rien que dans l'intervalle
de 1998 à 2002 touche à des domaines spécifiques
et ponctuels de financement tels que:
- la réhabilitation des pistes (500 km), des hangars de
marchés (une centaine), des magasins de stockages (une centaine)
pour le regroupement de producteurs dans les filières de
rente,
- la construction d'écoles primaires publiques (plus de
250), des tables - bancs (plus de 15.000),
- la réhabilitation de dispensaires (des dizaines), des
latrines, des puits et des retenues d'eau.
En dehors de ces cas de financement, l'UE "a appuyé
plus de 300 groupements dans leurs activités génératrices
de revenus, favorisé la replantation de centaines de milliers
d'arbres agro-forestiers ou de palmiers sélectionnés,
répandu l'utilisation de foyers améliorés,
octroyés des lignes de crédits à des institutions
de micro finance, à hauteur de plusieurs centaines de millions
de francs CFA".
Le Délégué n'a pas passé sous silence
l'apport de la commission européenne dans le soutien des
ONG nationales et internationales " dans leurs actions de
défense des droits de l'homme au Togo". Cette aide
ponctuelle de la commission européenne couvre la période
de 1998 à ce jour de l'année 2002. Et le Délégué
d'enfoncer le clou: "cette semaine encore, nous devons signer
une convention de financement de l'ordre de 850 millions de FCFA
en faveur des réseaux togolais d'ONG pour professionnaliser
leur fonctionnement et favoriser une meilleure collaboration entre
ceux - ci et les services déconcentrés et décentralisés
de l'Etat".
Fort de ces chiffres qui parlent d'eux-mêmes, "tout
observateur peut aisément s'apercevoir de l'importance de
l'état de l'aide consentie par la Commission européenne
à l'endroit des populations togolaises".
D'ailleurs, dans l'optique d'une évaluation de cet état
de l'aide, le Délégué de la commission européenne
au Togo, M. Van Damme affirme : "si nous faisons l'addition
de toutes ces actions et de bien d'autres encore, notamment dans
les domaines de la culture et de la santé, la commission
européenne a, depuis 1998, effectivement décaissé
plus de 20 milliards de FCFA en faveur du Togo, et engagé
plus que le double, que ce soit à travers le Fonds européen
de développement (FED), ou sur fonds budgétaire de
la commission".Et lorsqu'on ajouté à ces
chiffres, le montant des aides octroyées par la France et
l'Allemagne qui "ont également investi des milliards
de FCFA dans le cadre de leur coopération bilatérale,
dans les secteurs sociaux, l'éducation, la santé,
les infrastructures rurales et urbaines", la question se pose
bien de savoir si, dans la réalité, l'Europe a abandonné
le Togo. Mais à la question, Van Damme a trouvé la
réponse: "Je ne crois pas qu'il soit honnête de
l'affirmer. Je pense au contraire que nous n'avons jamais été
aussi proches des populations".
On notera que le ministre togolais du plan, qui était présent
lors de la remise au point, n'a démenti ni l'existence, ni
l'ampleur d'une telle aide. Le gouvernement togolais devrait désormais
chercher d'autres boucs émissaires pour expliquer sa faillite.
Le discours du Représentant de la Commission européenne
au Togo a au moins le mérite de confirmer que malgré
la suspension économique internationale, l'UE finance le
Togo au titre de l'aide ponctuelle et liée à des projets
concrets.
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