Interview d'Agbéyomé Kodjo à l'Autre Afrique : ma part de vérité ...
 

Voici l'intégralité de l'interview accordé par l'Ex-Premier ministre de la dictature togolaise à l'édition du 17 juillet 2002 du journal l'Autre Afrique de son exil parisien.

Comment vivez-vous les commentaires qui suggèrent que votre acte de bravoure est d'abord un acte de dépit d'un homme politique qui vient de perdre sa place au bord de la mangeoire?

Il ne saurait en être autrement qu'ainsi car dans la vie il faut avoir des principes et des convictions qui résistent à toute forme de séduction matérielle ou politique.
L'acte que j'ai posé le 27 Juin 2002 avant de remettre ma démission est un acte de rupture avec la politique incarnée aujourd'hui par le Président EYADEMA, une réponse aux attentes de la grande majorité des togolais.

Il faut que notre façon de gouverner change, car le monde de 1963 ou de 1967 n'est pas celui dans lequel nous vivons aujourd'hui. Il nous faut réinventer de nouvelles méthodes de gestion de la cité qui libèrent les énergies, qui récompensent l'effort et accordent une place au mérite. Il suffit de regarder autour de nous.

A mon humble avis, les bases de cette politique demeurent la primauté du droit sur la volonté du prince, la justice sur l'arbitraire, l'égalité des chances, le respect des droits de l'homme et de la vie humaine, et la construction d'une démocratie saine .

Personne ne peut affirmer que la situation socio-politique qui prévaut au Togo n'est pas un sujet de préoccupation tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de notre pays.
La crise qui secoue le Togo depuis une décennie, et dont nous connaissons les origines, a plongé les togolais, dans une situation de précarité et de doutes extrêmes.
Depuis la naissance de la République en 1958 les Togolais n'ont jamais été confrontés à une si grande misère matérielle et morale.

La situation de notre pays méritait un électrochoc assez fort pour une meilleure prise de conscience à tous les niveaux pour qu'ensemble nous puissions, dans l'amour de la patrie et dans la paix, opérer les reformes nécessaires à la libération de notre pays du joug de la misère et de la pauvreté.

Si l'acte que j'ai posé peut amener des changements quantitatifs et qualificatifs dans la vie des Togolais, je serais heureux d'avoir apporté une petite contribution au soulagement des souffrances de nos populations.

Les pratiques que vous dénoncez aujourd'hui sont, de l'avis général, très anciennes. La dénonciation est simplement plus crédible, parce que vous connaissez le système de l'intérieur. Pourquoi cette prise de conscience plutôt tardive?

Il n'est jamais trop tard pour bien faire; beaucoup de gens du sérail prennent pour la malveillance, de la calomnie et de la diffamation gratuites, les critiques de l'opposition contre le régime.

Au Togo la classe politique a cultivé le mensonge avec un art consommé à tel point que sur certains sujets, il est difficile de démêler la part du vrai du faux. Mais la responsabilité de cette défaillance est à imputer au pouvoir en place qui au lieu de créer les conditions d'une éducation civique et politique adéquate, s'est englué dans le populisme désuet et dans la manipulation permanente des consciences sur les médias d'État.

Le stalinisme est mort mais ses avatars subsistent malheureusement encore au Togo.

Mais signalons que ma position de chef de gouvernement m'a permis de me rendre compte effectivement de l'impuissance du gouvernement à prendre la moindre initiative car sur la base du modèle décrit plus haut, tout part du sommet et l'exécution doit avoir pour unique but de conforter l'image du président et renforcer sa position et son autorité quoiqu'il en coûte.

Le chef de l'État est très sensible au médias pour son image. Il commandite les déclarations de dénigrement de ses adversaires politiques, que les plumitifs de la cour prennent soin de lui présenter avant leur diffusion.
La grille des programmes de la télévision lui est régulièrement soumise et il procède à leurs modifications selon les enjeux du moment, et tout cela le plus souvent sans l'avis du Ministre de la Communication.

Le Président utilise les services des médias nationaux et étrangers pour se soigner l'image et pour tenter de détruire ou de nuire à ses adversaires politiques.
L'épisode de l'article de François Soudan de Jeune Afrique au lendemain de mon départ du gouvernement est assez révélateur. Soudan est un habitué du Palais de Lomé II.

Son intervention sur RFI et l'exploitation honteuse qui en a été faite sur les médias d'État illustre l'usage que fait le Président de la République de médias comme instrument de propagande et de manipulation des consciences. Ma position de Chef de Gouvernement soucieux de mes prérogatives constitutionnelles m'a appris à mes dépens l'énorme supercherie qu'il y avait dans ce régime ou les apparences l'emportent sur la réalité.

Nous sommes bien dans un régime de parti unique aussi bien dans l'esprit que dans ses méthodes, ses pratiques, le tout avec un petit ravalement démocratique de façade. Le régime fonctionne exactement comme avant la conférence nationale. Un seul chef, une nation et tout le reste est… accessoire et factice.

Si la plupart de vos compatriotes saluent votre courage, il en est aussi qui vous soupçonnent de vouloir à tout prix succéder au général Eyadéma. Ce qui reviendrait à expliquer par le calcul politicien votre audace

Les Togolais et moi-même savons qu'au Togo il y a des ambitions qu'il ne faut pas avoir, au risque de s'attirer des ennuis politiques ou de recevoir des menaces de mort ou d'être l'objet d'attentat ou de voir sa famille séquestrée et prise en otage et soumise à des traitements inhumains et dégradants.

Sinon, comment comprendre la situation que vit ma famille et surtout mon épouse Alfreda née Amorin cantonnée à domicile depuis plusieurs semaines avec interdiction de sortir de chez elle, son passeport confisqué, les clés de sa maison, de sa voiture sous contrôle des forces de sécurité? Les visites si elles ne sont pas interdites, sont soigneusement filtrées.

C'est l'occasion pour moi de redire aux courtisans zélés de la cour de Lomé II, et aux plumitifs de la presse écrite, ainsi qu'à leurs homologues de l'audio visuel, aveuglés par leur intérêt à court terme, que mon geste n'avait qu'un seul objectif: relancer le débat politique.

Il vous souvient qu'après l'échec des dernières négociations du comité paritaire de suivi, le code électoral a été modifié par l'Assemblée Nationale et une CENI des juges a été mise en place, pour conduire le processus électoral.

La position de la communauté internationale notamment de l'Union Européenne, et de l'opposition a été claire. La première suspend son financement et la seconde annonce son refus de participer à un scrutin qui n' offre aucune garantie de transparence.

Le Président de la République se contentant de multiplier les manœuvres d'épuisement et de division des leaders de l'opposition alors qu'au même moment les indicateurs économiques connaissent une dégradation accélérée précarisant davantage la paupérisation de nos concitoyens accentuant la précarité des togolais.

Il faut souligner que sans des élections transparentes organisées sur la base des Accords-cadre de Lomé il n'y aura pas de reprise économique des relations de coopération avec l'Union Européenne et la communauté des bailleurs de fonds.

C'est dans ce contexte d'horizon bouché et de désespoir collectif, que survint la déclaration de l'honorable Maurice Péré, qui fut comme une lumière qui jaillit des ténèbres.
Elle provoqua au sein du parti autant de surprise que de commentaires et surtout des supputations. Nous attendions que des mesures idoines soient prises pour conjurer le spectre du malheur qui se profilait à l'horizon pour notre pays.

Malheureusement, l'appel à des réformes urgentes au niveau du parti s'est heurté à l'intolérance des adeptes de la pensée unique et des idéologues staliniens.
Maurice a subi les pires humiliations indignes d'un ancien Président de l'Assemblée Nationale, que la pudeur m'interdit de raconter dans vos colonnes.

Très rapidement, des esprits malveillants ont tenté de trouver dans ce document des passages que j'aurais écrits ou inspirés, tout comme si tous les problèmes que l'honorable a évoqués ne relevaient pas du vécu quotidien de nos compatriotes. Il n'y a que ceux qui ne connaissent pas Maurice qui peuvent croire à cette imposture. Plus tard il a été décidé d'envoyer à l'honorable une lettre mise au point, qui n'est qu'un tissu d'insultes et d'agression morale.

Mon refus de signer la mise au point maladroite et inappropriée destinée à remettre "le député prétentieux" à sa place a été à l'origine de toutes les cabales dont j'ai été victime et j'assume .

Maintenant que j'ai décidé de rendre le tablier et que je publie "Il est temps d'espérer" , certains y voient la main des opposants et notamment celle de Gilchrist Olympio. Faut il rappeler que Mr Tchowou de la Chambre de Commerce avait dans une lettre envoyée au Chef de l'État, fait part de ses inquiétudes sur les dérives suicidaires du régime? On a trouvé une main invisible et Mr Péré a été accusé d'être l'auteur présumé de cette correspondance. J'écris un document qui pourrait être intitulé: les raisons d'une démission où il est temps d'espérer, on y voit tout de suite la main de Gilchrist Olympio. Quand ce dernier publiera peut-être sa vision du Togo de demain, on attribuera le document à son père outre tombe puisqu'il continue de troubler le sommeil de certains. Allons, un peu de sérieux et un peu de moralité dans la conduite des affaires de la nation.

Aviez-vous conscience de risquer votre vie en attaquant aussi frontalement le général?

La cause que je défends est juste et je me sens protégé par le Saint-Esprit. C'est grâce à la bonté infinie de DIEU que je suis encore en vie. J'ai dû quitter le Togo parce que j'étais activement recherché par les forces de sécurité du Président Eyadema pour une séance d'explication de ma déclaration, dont on peut aisément deviner les conséquences fâcheuses pour mon intégrité physique.

D'ailleurs, le contenu de ce document testament a été implicitement reconnu par le régime, dans la mesure où elle n'a bénéficié d'aucune explication crédible jusqu'à ce jour pour rassurer les populations et démontrer qu'il ne s'agit là que des élucubrations d'un serviteur zélé, aux abois et de surcroît surmené . Au contraire, le régime s'enfonce davantage dans la déchéance en n'ayant que pour seule justification l'organisation des marches de soutien à coup de millions, pour tenter de redresser une image abîmée et dévalorisée du Chef de l'État et du régime qu'il incarne. Il n'y a plus de retenue ni de moralité, même dans les médias officiels qui sont mis à contribution pour vilipender l'ex-Chef de Gouvernement et pour crier à la trahison. Entre celui qui montre les dérives d'un système et celui qui trahit le suffrage populaire, qui est coupable?

Enfin je voudrais ici exprimer toute ma gratitude aux forces de sécurité qui, ayant investi le lieu du culte où je me trouvais, m'ont aidé à me protéger avant d'organiser ma sortie du territoire national afin de préserver ma vie.

Votre texte vient après celui d'un député, ancien président de l'Assemblée nationale. Faut-il comprendre que le général commence à devenir un problème pour ses propres partisans?

Le Général Eyadema a fait ce qu'il a pu pour notre pays. L'environnement international marqué par la période de la guerre froide y a énormément contribué. Cette conjoncture internationale a favorisé l'alliance avec l'Occident, dont le soutien a été un élément déterminant avant la chute du mur de Berlin. Aujourd'hui la donne internationale a changé. Seulement, Eyadema, lui, refuse de changer. Pas question pour lui de se départir des adages abracadabrantesques qui constituent les fondements vulgaires de ses méthodes arriérées de gouvernement. Pas question de s'adapter aux nouvelles exigences de l'économie néo-libérale fondée sur la démocratie, le respect des droits de l'homme et la bonne gouvernance.

Depuis mon opposition de donner mon aval au document contre-productif en guise de réponse à l'analyse pertinente de M. Péré, je fus soumis à toutes sortes de vexations et à des cabales de tout genre par les courtisans hostiles à ma personne et à mes fonctions de Premier ministre, soutenus dans leurs basses manœuvres par le Chef de l'État. Au fait, tous ceux qui ont signé la mise au point n'y croient pas, car des membres du gouvernement, membres du Comité Central, signataires de la mise au point du Parti à la déclaration de Mr Péré, m'ont confié qu'ils n'avaient pas d'autre choix que de signer car on ne peut rien refuser à Eyadema qui est un Hitler tropical.
L'histoire leur donne raison puisque pour avoir osé dire non à Eyadema, pour avoir eu le courage de révéler les dysfonctionnements du régime, je suis aujourd'hui l'objet de trois plaintes: celles du père, du fils et du neveu. Peut-être demain, ce sera celle de la fille. Le père de la nation et du colonel Gnassingé Ernest dépose plainte contre moi pour atteinte à son honneur, le fils colonel de son état pour diffamation, le neveu, directeur général du Port pour mauvaise gestion. Au Togo d'Eyadema le ridicule ne tue pas.

Voila un serviteur du peuple qui, se trouvant dans l'impossibilité de traduire dans les faits sa déclaration de politique générale adoptée à l'unanimité par l'Assemblée Nationale, et qui assiste quotidiennement impuissant face à certaines pratiques qui renforcent la misère et la déchéance morale et intellectuelle d'un peuple qui ne cherche qu'à s'épanouir et à apporter sa contribution à la nouvelle civilisation universelle qui se construit, décide de jeter l'éponge et appelle à une nouvelle méthode de gestion de la cité afin de sauver un pays à la dérive. Le Président de la République n'a trouvé rien de mieux à faire que de porter plainte contre lui pour atteinte à son honneur.

Le Colonel Gnassingbé, dont les pratiques en terme de violation des droits de l'homme sont connues, menace d'exécuter le Premier Ministre, jette le journaliste qui a fait écho de l'information en prison; son père suborne les témoins et fait porter plainte contre le serviteur menacé de mort. Faut il rappeler que cet officier dont le nom a été cite par la FIDH dans l'attentat de Soudou contre Gilchrist Olympio, n'a jamais été entendu par la justice? Il réclame aujourd'hui, que son honneur soit lavé parce qu'il aurait été diffamé.

Sur un autre registre, c'est le nouveau Directeur Général du Port, neveu du Président de la République, qui découvre subitement, trois ans après le départ de son prédécesseur, que celui-ci aurait fait de la mauvaise gestion; il lui a été demandé de formuler une plainte contre son prédécesseur après son départ de la Primature, alors qu'au même moment on observe des soustractions quotidiennes des caisses du Port, d'énormes sommes destinées à alimenter le trésor de guerre du Président de la République et que le Ministre de la Défense continue d'écumer les sociétés d'État, notamment le Port, en leur adressant des courriers estampillés "secret défense" sans que le Président de la République ne soit apparemment tenu informé
L'Office Togolais des Phosphates, qui a connu une gestion artisanale qui l'a conduit à la faillite réelle, ne semble faire l'objet d'aucune préoccupation par les vertueux de la République.

Quelques chiffres permettent de comprendre la gigantesque prévarication et de détournement organisé de fonds publics par une bande de hors la loi: Le passif exigible à la veille de la privatisation, 80 milliards de francs CFA, résultat net comptable fin exercice 2000, se chiffre par une perte historique de plus de 11 Milliards avec un achat de matériel d'exploitation facturé à plus 9 milliards alors que le prix d'achat effectif de cet engin d'occasion n'est que de 250 millions de francs CFA; un contrat de complaisance avec l'entreprise UDECTO dont on connaît les liens avec le pouvoir de près de 5 Milliards de francs CFA pour des travaux de remblai, sans oublier les graves abus de biens sociaux.

Toute cette grande entreprise de concussion avec les mêmes réseaux s'est déroulée dans le silence et dans le mépris total des organes de contrôles institutionnels et personne ne trouve rien à dire, sinon de promouvoir à la Présidence de la Commission de privatisation, l'auteur présumé de ce gangstérisme jamais connu dans l'histoire du Togo.

En ce qui me concerne, en dehors de toute la haine que me voue la bande à Eyadema, je voudrais simplement rappeler qu'à mon époque à la direction du Port nous étions constamment cités comme un modèle de gestion et notre passage dans cette entreprise laisse dans l'histoire des témoignages de notre contribution au rayonnement de cette institution et au renforcement de sa capacité à relever les défis du futur. Nous avons été félicités par tous les organes de contrôle qui nous ont délivré le quitus de bonne gestion.

Les gesticulations d'un pouvoir préoccupé par la défense de ses acquis personnels au mépris de la grande misère du peuple n'y peuvent rien changer.

Est-ce vrai que le général était au courant de l'existence de votre texte depuis plusieurs semaines, ce qui expliquerait pourquoi il a tardé à vous démettre, alors que votre fronde remontait à plusieurs mois déjà?

Je connais très bien le Président Eyadema, s'il avait eu vent de mon initiative de rendre public mon document, il aurait déployé toutes les énergies du monde pour m'en empêcher. Tous ont été pris de court, d'où la panique dans leurs rangs et la seule parade dont ils disposent est de me diaboliser. Le peuple sait que j'ai raison et tous leurs propres fantasmes et travers qu'ils m'attribuent sur les médias ne changeront rien à la situation. Il faut savoir se retirer du pouvoir à temps pour ne pas le contraindre à vous abandonner dans des conditions déshonorantes.

Vous avez rendu votre texte public en étant encore sur le territoire togolais. Cela signifierait-il que Eyadéma ne fait plus peur?

J'étais disposé à répondre devant n'importe quelle juridiction à toutes les questions qui me seraient posées sur le contenu de mon document "Il est temps d'espérer". Le document a été rendu public le 27 juin mais mon départ contraint du Togo s'est effectué le 30 juin 2002. J'étais prêt à assumer mon acte. Je n'ai peur de personne, j'ai fait mon devoir de citoyen et de chrétien. J'ai foi dans la grande miséricorde divine qui m'a montré le chemin de la charité, de l'amour du prochain et de la vérité.

Quand on découvre les pratiques économiques du général telles que vous les décrivez, on a le sentiment que le Togo est, au mieux, un État sauvage, sinon un régime mafieux. Faut-il être Premier ministre pour savoir tout cela?

Ma position de Chef de Gouvernement et ma pratique de l'analyse financière et comptable m'ont permis de détecter comment notre pays était en coupe réglée et victime d'une grande prévarication jamais soupçonnée dans un pays pauvre, et qui plus est se trouve exposé à de dures sanctions économiques par la faute de ses dirigeants. Il est inadmissible que l'argent public fasse l'objet de gaspillage et serve à acheter des illusions destinées à tranquilliser le chef, alors que des millions de familles croupissent dans la misère et le dénuement total.

En des termes très clairs, vous suggérez que le général ne se soucie aucunement du sort de la population, puisqu'il refuse de payer les salaires et les pensions, renonce délibérément à respecter les engagements les plus élémentaires de l'État pour faciliter le déblocage des rares financements auxquels le pays peut encore prétendre. N'est-ce pas, pour vous et vos camarades qui l'entourez, un échec personnel de ne même pas pouvoir raisonner cet homme?

Je considère que la situation que nous vivons est de la responsabilité de tous les intellectuels qui ont apporté leur soutien à ce régime et qui n'ont pas su à un moment ou un autre par leur courage s'opposer à certaines dérives, qui à force de perdurer, constituent la vraie nature du régime. Je ne rejette pas ma part de responsabilité mais elle n'a réellement duré que très peu de temps. Il est donc temps pour tous ceux qui considèrent qu'ils sont en désaccord avec leur conscience de rejoindre les forces de progrès pour sauver la République en danger.

Comment peut on s'accommoder d'un régime qui refuse d'honorer le paiement régulier des allocations familiales, des pensions de retraites et de vieillesse par la Caisse de Sécurité Sociale qui dispose d'une créance qui avoisine les 80 milliards de francs CFA sur l'État et qui est aussi un grand théâtre de détournement à grande échelle au profit de la même clique au pouvoir?

Comment avec toute cette manne financière peut-on continuer de punir les travailleurs, les retraités, la veuve et l'orphelin et sacrifier l'avenir de toute une jeunesse appelée à assumer la relève de demain?

Rappelons que la jeunesse est le miroir de l'avenir d'une nation et je ne crois pas que c'est avec les handicapés sociaux que le système produit chaque année, que nous pourrons participer à la grande compétition internationale à laquelle nous convie la mondialisation de l' économie. Face à toutes ces affaires scandaleuses autant les unes que les autres, les travailleurs doivent refuser l'excuse classique qui consiste à attribuer la responsabilité de la cessation de paiement des dépenses sociales prioritaires de l'État à une transition qui n'a duré que douze mois.
Ce type de discours est un véritable rideau de fumée savamment entretenu pour discréditer la transition et ceux qui l'ont incarnée et continuer à faire main basse sur le fruit du travail collectif de tout un peuple.

En tant que directeur général du Port Autonome Lomé, vous avez, vous aussi, alimenté la pratique maffieuse en livrant régulièrement une bonne partie de vos recettes directement au général. Beaucoup disent que le système fonctionne parce qu'il offre aux responsables des offices et sociétés d'État l'occasion de se servir eux-mêmes. Voilà d'ailleurs pourquoi le régime vous menace de poursuites pour détournements

Le système mis en place au Togo est si pervers que les esprits les plus brillants et les plus avisés finissent par sombrer dans la médiocrité et l'égoïsme. L'homme c'est aussi des parents attentifs grâce à l'éducation. Or beaucoup de personnes de notre génération et des générations précédentes sont victimes d'un syndrome culturel qui diminue leur capacité de résistance à l'arbitraire et à l'injustice.

(…) Tenant que vous êtes un pestiféré, le général va pouvoir vous créditer d'une partie des crimes commis durant la période de démocratisation, notamment l'assassinat des manifestants, abattus en 1993 devant les ministres français et allemand, alors que vous étiez ministre de l'Intérieur.

Il y a un temps pour se taire et un autre pour parler. L'épisode des évènements de la place Fréau Jardin dans la vie de la nation a toujours été pour moi une source de préoccupation majeure.

Tout en m'inclinant devant la mémoire de nos compatriotes de la liberté, sauvagement emportés par la folie des hommes, je tiens à éclairer les consciences sur ma part de vérité dans ce drame qui a endeuillé le peuple togolais.

En effet, l'opposition avait introduit une demande à Manifester à l'occasion du passage de deux ministres allemand et français de la coopération. La manifestation était prévue devant le Palais des Congrès, qui faisait office de siège du Parlement de la transition HCR. Pour des raisons relevant de la sécurité de nos hôtes, il a été demandé à l'opposition de transférer la manifestation à la Place FréauJardin.

Je voudrais ici signaler, que ce 25 Janvier 1993, au moment où je quittais ma maison pour me rendre au Ministère de l'Intérieur, j'ai reçu la visite d'un informateur, qui est aujourd'hui ministre, qui me dit que ça va chauffer pour l'opposition pendant la manifestation qu'elle projette d'organiser.

J'ai aussitôt devant mon épouse appelé le Professeur Gnininvi, Président en exercice du COD2, pour lui faire part de mes inquiétudes et lui dire que la manifestation risquait de dégénérer.

Il me répondit que c'est toujours la même chanson; quand l'opposition veut manifester, le pouvoir trouve toujours des alibis pour mettre des entraves à son projet. Je lui ai dit que je ne souhaitais pas voir du sang couler et qu'il fallait annuler ce rassemblement et au besoin se rendre à l'Aéroport au moment du départ des ministres étrangers.
Il m'a confirmé son intention de maintenir la manifestation à la Place Fréau Jardin. Je lui ai dit qu'il portera la responsabilité de ce qui adviendra car je l'aurai prévenu.
Enfin, ce que nous craignions arriva.

D'abord je n'ai pas donné des ordres à qui que ce soit, pour réprimer une manifestation pacifique. Le Directeur de la Sûreté de l'époque est vivant et encore en activité, il peut être interrogé. Le Commissaire Central de la Ville de Lomé est aussi vivant; on peut le contacter. Déjà au moment des faits, il a été établi que les armes utilisées pour cette forfaiture n'appartenaient pas à la police.

En fait, il s'agissait à l'époque, de ce qu'on appelait la Brigade Rouge, qui existait au sein de la Police Nationale, qui selon le Commissaire Central de la Ville de Lomé avait pris les véhicules de la police pour commettre ce forfait. De qui ont-ils reçu des ordres? Qui a pu les armer? Autant de questions qui conduisent à la responsabilité de la hiérarchie militaire d'alors...

Déjà à l'époque, nous avions demandé une ouverture d'enquête pour situer les responsabilités et sanctionner le comportement des auteurs de ce crime qui sont connus. Certains sont morts mais d'autres sont encore vivants, mais ils ne sont pas faciles à toucher pour plusieurs raisons que l'Histoire révèlera à la postérité.
J'avais pris à l'époque, pour informer l'opinion du drame, une position politique pour dire que c'est un policier du véhicule de prévention qui a reçu de la foule une balle mortelle.

En fait, l'enquête interne à la police a établi que c'est suite à une manœuvre à l'intérieur du véhicule de police que le coup mortel est parti pour atteindre le chauffeur ou son coéquipier. Vous ne pouvez pas imaginer les conséquences de ces évènements dans ma vie familiale. Mon père a été frappé et molesté, ma sœur a reçu un faisceau de poignard sur sa fesse et nos maisons au village ont été saccagées, détruites et pillées.

Le poids de la condamnation morale et de l'abusive exploitation politique de certains activistes de mon propre camp m'a causé beaucoup de peine et de souffrance. C'est un certain Alaza qui a été le chef de file de ceux qui ont exécuté cette basse besogne.

Entre la propagande politique et la manipulation, l'Histoire est rebelle. Voilà ma part de vérité dans ce drame. Une fois encore, je présente aux parents des victimes mes condoléances sincères car la réconciliation avec le peuple ne peut se faire que par un acte de vérité, de contrition et de repentance.

Vous dénoncez les tortures infligées par un des fils du chef de l'État dans un camp militaire, dans le nord du Togo. Reconnaissez-vous aujourd'hui que ce régime a toujours torturé et tué ceux que le général pouvait considérer comme représentant un danger pour lui? Vous êtes Togolais et vous connaissez déjà les méthodes et les pratiques de ce régime autant que moi. La déclaration historique de Maurice Péré appelle a une réforme du fonctionnement du Parti...

En effet, sous prétexte que certains jeunes de la localité de mon compagnon et frère sont soupçonnés d'avoir écrit un tract invitant les jeunes à soutenir l'initiative réformatrice de Monsieur Péré, ces jeunes furent appréhendés et conduits au Camp Landja sous le commandement de Ernest Gnassingbé, ils auraient reçu des traitements inhumains et dégradants qui n'ont rien à envier aux méthodes nazies. Le journal "La Tribune du Peuple" a décrit avec précision les différents types de tortures infligées à ces jeunes, connus sous le nom de la piscine, la salle d'attente, le Boulevard du 13 Janvier. Je me réserve de décrire les scènes de ces différentes étapes de torture que beaucoup de conscience humaine ne saurait supporter.

Vous passez pour un bon chrétien et, de par certains de vos engagements, pour un humaniste. Comment peut-on tenir un quart de siècle dans un tel système?

La foi et les principes humanistes doivent éclairer la politique, mais souvent l'effet de système, donc la force de l'idéologie dominante dans les régimes autocratiques, peut inhiber les réactions saines des individus. Mais il arrive un moment où ces principes finissent par triompher grâce à une prise de conscience collective plus forte et à l'affluence d'un environnement international plus favorable. L'individu ne peut pas toujours lutter tout seul contre un système. Pour autant, on n'abandonne jamais ses convictions profondes.

Vous dites aujourd'hui choisir le camp du peuple plutôt que celui d'un homme. Concrètement, vous pensez qu'il ne peut y avoir de salut pour le peuple togolais qu'en se débarrassant du général Eyadema. Comment est-ce possible?

La dictature se nourrit de la peur et de la compromission. Ceux qui pensent qu'il y a un autre chemin à suivre pour offrir de meilleures conditions de vie à nos populations doivent en accepter le prix.

Le salut du peuple passe par le départ d' Eyadema, une réconciliation nationale vraie et sincère faite de vérité, de repentance et de pardon.

En effet, après la chute du mur de Berlin, le Chef de l'État a réussi à recouvrer tous les moyens de contrôle des leviers de commande de l'État; après la Conférence Nationale, il a continué de gouverner le pays sans partage comme par le passé en dépit des dispositions de la Constitution de la IVème République. Mais face à l'incertitude de l'avenir, s'est renforcé chez lui le désir d'accumuler des ressources financières au détriment de la population et c'est à ce jeu malsain que nous assistons quotidiennement.

Bref, il est difficile de changer un homme qui a pris des habitudes de plusieurs décennies et de l'amener à épouser les contours des exigences de la nouvelle politique internationale fondée sur le respect des droits de l'Homme, la démocratie, l'état de droit et le respect des deniers publics.

Dans un état de droit, la volonté du Chef de l'État Ne saurait se substituer à la force de la loi qui protège tout le monde. N'est pas Saint-Louis qui veut. C'est pourquoi il est malvenu pour le Chef de l'État de traiter selon ses humeurs les affaires judiciaires à Lomé II, où ses positions remplacent les décisions des tribunaux.

Un Chef d'État qui refuse de respecter la Constitution et qui prend des libertés excessives avec les deniers publics se discrédite lui-même aux yeux de ses concitoyens et aux yeux de la communauté internationale. Aujourd'hui, les Togolais du nord au sud, de l'est à l'ouest sont épuisés par les 35 ans de régime Eyadema et aspirent donc à un changement profond dans la paix, la sécurité et la concorde nationale. Les Togolais refusent de se laisser impressionner par le spectre de la guerre civile, qu'Eyadema agite tout le temps pour justifier son refus de quitter la scène politique togolaise. Les Togolais ont compris qu' Eyadema est le seul obstacle à l'unité nationale, à la réconciliation entre les Togolais...

Originaires du sud ou du nord, nous avons grandi ensemble sur les bancs de l'école et de l'Université, fréquenté les mêmes grandes écoles, nous avons obtenu les mêmes diplômes, nous vivons dans le même pays que nous ont légué nos parents dont la bravoure a permis au Togo de recouvrer son indépendance le 27 Avril 1958. Tout nous rapproche: le passé, le présent et l'avenir et nous ne devons pas céder au chantage d'Eyadema qui aujourd'hui se complait à diviser les Togolais de façon sournoise et à faire de notre pays une affaire privée et familiale.

Que pensez-vous des analyses qui suggèrent qu'en dehors d'une mort naturelle, seuls les militaires de sa garde rapprochée peuvent écarter le général du pouvoir?

Seul Dieu donne la vie, lui seul peut l'enlever

A votre avis, que représentent, dans le camp du général, ceux disent ne seraient pas mécontents de le voir partir?

Ceux-là cultivent leur propre champ en faisant du Président Eyadema un otage. La rançon de leur fidélité à Eyadema est la liberté qu'ils ont de faire prospérer leurs activités mafieuses

Ce sentiment est-il aussi important au sein de l'armée?

Je ne le crois pas car les résultats des élections présidentielles de 1998 sont là pour en témoigner: les forces de sécurité dans leur grande majorité n'avaient pas voté pour le Chef de l'État.

N'est-il pas envisageable que des personnalités qu'il respecte ou craint un peu puissent tout simplement convaincre le général de s'en aller de manière pacifique, en 2003, comme l'impose la Constitution et comme lui-même l'a promis à Jacques Chirac?

Eyadema doit se montrer légaliste et respecter sa parole. Il est fatigué du pouvoir comme lui-même me l'a dit à plusieurs reprises. Il faut donc que les courtisans cessent d'envoyer les populations dans la rue pour supplier Eyadema de rester au pouvoir. Il est dépassé par les évènements, privé d'une vision à long terme de l'avenir de notre pays et des moyens lui permettant de dé crypter les grands enjeux mondiaux. C'est une tâche qui risque de le surmener comme son ancien Premier Ministre.

A votre avis, pourquoi le général a-t-il tant de mal à envisager sa vie hors du pouvoir?

Ca ne regarde que lui. Chacun doit être responsable de ses choix

Affaire Maître Yaovi Agboyibor et les milices de Sendomé

A l'approche des élections présidentielles de 1998, Maître Yaovi Agboyibor a publié un communiqué dans lequel il attribuait l'assassinat d'un de ses militants dans la préfecture de Yoto a une milice qui se réclamerait de moi. A l'époque, l'accusateur, Président du CAR était député à l'Assemblée Nationale. Trouvant l'accusation grave et sans fondement, parce que n'ayant pas de milice, j'ai déposé plainte à la justice pour diffamation.

L'intéressé s'était prévalu de son immunité parlementaire pour ne pas déférer aux injonctions du doyen des juges d'instruction qui lui adressa une convocation pour être entendu. Devant son refus et face à la position de l'Assemblée Nationale de ne pas lui retirer son immunité, l'affaire est restée pendante devant les tribunaux.

En mai 1999, Amnesty International publie son rapport annuel dans lequel il épingle le gouvernement de s'être livré à des exécutions extra-judiciaires de plusieurs centaines de personnes civiles et militaires, dont les corps auraient été nuitamment jetés dans la mer, avant, pendant et après les élections présidentielles de 1998.

Indigné par ces graves accusations, le gouvernement diligenta une enquête internationale sous l'égide de l'ONU et de l'OUA. La mission devrait conduire les enquêteurs au Togo, au Bénin, au Ghana, dans les villages des pêcheurs afin de vérifier les allégations contenues dans le rapport d' Amnesty International. Il faut souligner que l'histoire des milices de Sendomé ne figure pas dans le cahier des charges des enquêteurs de l'ONU et de l'OUA.

Entre-temps, je suis devenu Président de l'Assemblée Nationale à la suite des élections législatives de Mars 1999, Me Agboyibor n'étant plus député. Je n'ai pas jugé utile de réactiver ma plainte contre lui car à mon avis, son communiqué relevait d'une manœuvre politicienne, dont le but était de ternir l'image d'un adversaire politique puisque Me Agboyibor et moi sommes originaires de la même préfecture.

Poursuivant sa hargne contre moi, il fait publier dans le journal "Le Combat du Peuple", un article intitulé "les forces armées décidées à nettoyer dans les écuries." Dans cet article, il reprenait et amplifiait ses accusations contre moi. J'avais alors décidé de poursuivre le journal pour diffusion de fausses informations. J'ai été dissuadé dans mon initiative par le Président de la haute autorité de l'Audiovisuel et de la Communication. Le journaliste a publié plus tard d'autres articles pour démontrer que les problèmes qui se posaient dans la préfecture de Yoto relevaient d'une rivalité de leadership entre les ressortissants de la localité. Lors du séjour des enquêteurs de la Commission, Me Agboyibor s'est rendu chez Me Abaka, Président de la Commission avec une copie du journal incriminé et a motivé ce dernier à se rendre à Sendomé en violation du mandat de la mission telle que définie par l'ONU et l'OUA à la Commission d'enquête. Me Abaka, après son safari dans la préfecture de Yoto, s'est contenté de reproduire dans le document final certains extraits du journal selon lesquels le Premier Ministre disposait d'une milice, qui se livre à des actes odieux dans le Yoto. Me Abaka n'a pas pris soin de vérifier auprès d'autres sources ces informations avant de les consigner dans le rapport final.

En fait, il s'agissait d'une manœuvre politique, car certains leaders de l'opposition, qui ont inspiré le rapport d'Amnesty International dans le but d'obtenir le soulèvement du peuple pour chasser Eyadema du pouvoir, se sont rendu compte au moment du déroulement de l'enquête internationale, que leur manœuvre avait échoué, puisque la Commission d'enquête internationale avait conclu, qu'il ne pouvait ni confirmer, ni infirmer les allégations d'Amnesty International. L'affaire de Sendomé bien que hors sujet, devenait le point de mire du rapport de la Commission d'enquête internationale. Le Président Eyadema et sa cour m'ont fortement encouragé à réactiver ma plainte.

J'ai utilisé tous les moyens en ma possession pour éviter ce drame à notre préfecture: les chefs traditionnels, les cadres de la préfecture, des personnalités étrangères, notamment l'ancien Ministre de la Coopération française, les réseaux d'amis, pour convaincre Me Agboyibor de publier un autre communiqué pour dire qu'il n'avait pas vérifié l'information avant de la publier, mais rien n'y fit. Me Agboyibor, avait d'autres contentieux avec le Président Eyadema, notamment son envie de lui succéder, et l'occasion fût belle pour que tout soit mis en oeuvre pour obtenir sa condamnation. Il faut rappeler qu'au lendemain de son incarcération, j'ai été convoqué à Lomé II par le Président Eyadema, qui me dit que je suis jeune, c'est pour cela que j'ai peur et qu'on lui aurait rapporté que j'ai déclaré à des gens, que c'est lui Eyadema, qui a envoyé Me Agboyibor en prison et non moi. Il faut souligner, que Me Agboyibor a été victime de ses propres manœuvres politiques et qu'il voulait m'éliminer comme un adversaire politique et que Eyadema voulait également l'éliminer comme un adversaire politique.

J'affirme ici, sans risque d'être démenti par qui que se soit, que je n'ai pas de milice, ni jamais couvert un acte criminel et que Me Agboyibor peut s'adresser à Eyadema pour connaître les conditions de sa condamnation et de son incarcération. J'ai ma conscience tranquille, car dans cette terrible affaire, Me Agboyibor a voulu se servir de l'affaire de Sendomé pour m'éclabousser, EYADEMA s'est servi de moi pour le mettre dans une position de sursis, quant à son inéligibilité. Voilà ma part de vérité sur l'affaire Agboyibor et je puis affirmer ici, que le Président Eyadema a tout mis en oeuvre pour qu'il soit condamné.

La 58ème session des droits de l'homme de l'ONU ayant classé définitivement cette affaire pour absence de preuves, il appartient à Dieu et à l'histoire de rétablir les faits et de mettre tous les acteurs face à leur propre conscience.



 


 
 
 
Journal l'Autre Afrique
 
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
 
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