Lomé,
30 janvier 2002: Un contingent de 173 soldats togolais a quitté
Lomé les 28 et 29 janvier 2002 pour la Côte d'Ivoire.
Ces départs portent à 272 le nombre des soldats togolais
déployés à ce jour dans ce pays. Le 17 janvier
dernier, un premier contingent de 85 soldats togolais avait été
déjà envoyé en Côte d'Ivoire.
Selon le chef d'Etat major général des forces armées
togolaises, le général Zakari NANDJA, ces soldats
parmi lesquels des officiers et sous-officiers participent à
la force ouest africaine de la Communauté économique
des Etats d'Afrique de l'ouest (CEDEAO). La décision de la
constitution et du déploiement de cette force de maintien
de la paix été prise par les chefs d'Etats de la CEDEAO,
lors d'un sommet extraordinaire à Accra (Ghana) le 29 septembre
2002.
La force ouest africaine sera constituée d'un total de 1.264
hommes venus du Niger, du Sénégal, du Bénin,
du Ghana et du Togo, tous des pays qui avaient du rapatrier leurs
ressortissants vivant en Cote d'Ivoire, pour les protéger
des exactions des extrémistes locaux ou des forces de l'ordre
et de sécurité ivoiriennes.
La Force ouest africaine doit à terme relever les militaires
français dans leur mission de contrôle du cessez-le-feu.
Elle devrait également être associée au processus
de regroupement et de désarmement des "forces en
présence", selon l'accord conclu le 24 janvier à
Marcoussis (France).
On ne manque pourtant pas de s'étonner que les autorités
gouvernementales ivoiriennes, qui dans un premier temps avaient
pour le moins toléré peut-être même encouragé
des exactions xénophobes contre des ressortissants civils
de pays ouest africains voisins, fassent maintenant recours à
des ressortissants de ces mêmes pays, cette fois-ci en uniformes,
pour protéger un pouvoir politique chancelant et contrôler
l'avancée des forces rebelles du MPCI, du MPIGO et du MJP.
Il est à noter que les exactions xénophobes continuent
en toute impunité à ce jour, au vu et au su des autorités
légales de la Côte d'Ivoire, comme l'a confirmé,
entre autres sources, un rapport de l'envoyé special des
Nations Unies, où il est question de l'existence d'escadrons
de la mort.
Selon les termes d'un Togolais, qui a du fuir la Côte d'Ivoire
pour échapper aux exactions xénophobes, tout se passerait
comme si le gouvernement ivoirien agissait selon le mot d'ordre:
"Etrangers dehors - Soldats étrangers, au secours!
"
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