Lomé, 30 octobre 2002: Le Rassemblement du Peuple
Togolais (RPT, au pouvoir) a obtenu aux élections législatives
du 27 octobre 72 des 81 sièges de la nouvelle Assemblée
nationale. Neuf autres sièges sont allés à
quatre partis politiques de " l'opposition et à une
personnalité indépendante ", a indiqué
Abalo Pétchélébia, président du comité
de sept magistrats chargé de l'organisation du scrutin, lors
d'une intervention mardi soir à la télévision
nationale (TVT) . Sur la base de ces résultats, la répartition
des mandats se présente comme suit:
Rassemblement du Peuple Togolais (RPT):
72 mandats.
Rassemblement pour le soutien de la démocratie et du développement
(RSDD de Harry Olympio):
3 mandats
Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS):
2 mandats
JUVENTO: 2 mandats
Mouvement des croyants pour l'égalité et la paix
(MOCEP): 1 mandat
1 candidat indépendant: Kokou KAKAKI : 1 mandat.
Le comité chargé de l'organisation du scrutin chiffre
le taux de participation à 67,43%, avec 1.915.875 votants
pour 2.841.079 électeurs inscrits. Dimanche à la fermeture
des bureaux de vote, le ministre de l'intérieur, le général
Sizing WALLA, situait le taux de participation entre 60 et 65% tandis
que la présidence de la République voyait ce taux
à 70%.
Selon des sources indépendantes, le taux de participation
se situe entre 10 à 15% dans la moitié Sud du pays
et la région centrale, 30 % dans le Nord du pays, région
où l'étau de l'intimidation des populations est resté
relativement fort.
Quarante huit heures avant l'intervention télévisée
du président du collège des magistrats, le ministère
de l'intérieur avait publié les résultats de
dix (10) sièges de députés dans les régions
du centre et du nord, chiffres très révélateurs
sur le degré de choix. Ces résultats partiels publiés
dimanche soir donnent les candidats suivants du parti au pouvoir
élus dés le premier tour avec des scores éloquents
sur la nature de ce scrutin
:
- M. Souley OUMOROU (RPT) avec 92,74 % dans la 1ère
circonscription électorale de Tchamba
- M. Andjo Tchamdja (RPT) avec 96,88 % dans la 3è
circonscription électorale de la Kozah
- M. Touré KATAKPAOU (RPT) avec 60 % dans la
3è circonscription électorale de Tchaoudjo
- M. Séyi MEMENE (RPT) avec 100 % dans la 2è
circonscription de Tchaoudjo
- M. Takema-Takinary TOO-TCHAO (RPT) avec 100 % dans
la 1ère circonscription de Tchaoudjo.
La veille du scrutin, un des sept magistrats nommés par
la Cour Constitutionnelle en remplacement de la Commission Electorale
Nationale Indépendante (CENI) avait démissionné
et fuit en exil. Le magistrat Kokou Théodore KPOMEGBE craint,
selon ses propres déclarations, pour sa sécurité,
compte des pressions dont est l'objet le collège de sept
magistrats, chargé de l'organisation du scrutin. On s'étonne
d'ailleurs que le gouvernement, dans ces publications de résultats
partiels attribue ces derniers à la CENI pourtant dissoute
en avril 2002. Les autres magistrats officiellement en charge de
l'organisation garde un silence qui en dit long sur leur liberté
d'expression.
Seulement une cinquantaine d'observateurs ont suivi le déroulement
des opérations de vote sur toute l'étendue du territoire.
Au total, 81 députés devaient être élus
pour siéger dans la nouvelle Assemblée nationale.
126 candidats dont 118 issus de quinze partis politiques et 8 indépendants
étaient en lice pour ce scrutin boycotté par les principales
formations politiques de l'opposition "traditionnelle".
En lieu et place de cette dernière, le pouvoir togolais
a lancé et financé des formations de figuration qui
tentent tant bien que mal d'entretenir l'illusion d'élections
pluralistes.
Pour beaucoup d'observateurs, les législatives togolaises
ont ramené le pays à la case de départ avec
en supplément une crise sociopolitique accrue.
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