Washington, 7 janvier 2003: Les Etats-Unis ont demandé
à des responsables et des parlementaires togolais de justifier
la modification de la Constitution qui pourrait permettre au président
Gnassingbé Eyadema de briguer un nouveau mandat, a déclaré
mardi un haut responsable du département d'Etat.
"C'est vraiment dommage", a commenté ce
responsable sous couvert de l'anonymat, en référence
à l'amendement de la Constitution voté le 30 décembre
par le Parlement togolais.
"C'est exactement le genre de précédent que
nous ne voulons pas voir", a-t-il ajouté, estimant
qu'un nouveau mandat du président Eyadema, au pouvoir depuis
36 ans, irait à l'encontre des efforts américains
pour promouvoir la démocratie en Afrique.
"Nous demandons aux principaux responsables parlementaires:
pourquoi", a dit le responsable, "et nous demandons
au président: pourquoi revenez-vous sur votre parole?".
Le principal parti d'opposition togolais, l'Union des forces du
changement (UFC), a qualifié de "coup de force"
la modification de l'article 59 de la Constitution qui abolit la
limitation à deux du nombre de mandats du président
de la République.
Le secrétaire général de l'UFC, Jean-Pierre
Fabre, a estimé la semaine dernière que le régime
togolais entendait ainsi "parachever le coup de force commencé
en février dernier par la dénonciation de l'Accord
cadre de Lomé", signé en juillet 1999, qui prévoyait
notamment des législatives anticipées et le retrait
du président togolais Gnassingbé Eyadéma à
l'issue de son mandat actuel en 2003.
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