Lomé,
3 juin 2003: Observations générales à
mis-parcours du traitement des résultats électoraux
et des informations de terrain. Plusieurs résultats parviennent
aux centraux de traitement du Conseil national de surveillance des
élections (CONEL) installés dans le pays.
Des opérateurs assermentés assurent la saisie dans la
base de données "présidentielle 2003" après
quelques recoupements et vérifications. Les informations traitées
par le CONEL proviennent de:
- Observations faites par les électeurs-observateurs dans les
différentes circonscriptions,
- Recoupement des résultats et procès-verbaux communiqués
par les partenaires du CONEL au sein des bureaux de vote et des CELI,
- Informations communiquées par des personnes ressources, via
les commissaires électoraux présents dans chaque préfecture
et au ministère de l'Intérieur (Administration électorale).
Afin de donner le maximum de crédibilité aux données
rendues publiques par le CONEL, nous avons permis aux candidats
de l'opposition de disposer d'un accès à l'interface
dupliquée de notre base de données disponible sur
Internet. Ceci devrait leur permettre d'intégrer progressivement
les résultats obtenus grâce à leurs sources
propres. Le but et de permettre la comparaison des informations
et de donner plus de crédibilité à la démarche;
dans l'optique finale d'une comparaison avec les résultats
publiés par la CENI et le Ministère de l'intérieur
(tous disposés pour le candidat du RPT).
Qualité des données collectées
Nombre de résultats sortis des urnes sont invraisemblables
et crèvent l'orthodoxie en matière de statistique.
Les procès-verbaux de plusieurs bureaux de vote affichent
des résultats où: - le suffrage exprimé dépasse
le nombre de votant (29 circonscriptions électorales)
- le nombre de bulletin nul paraissent exorbitant (14 circonscriptions)
- le nombre de votants ne correspond pas au suffrage exprimé
plus les bulletins nuls (42 circonscriptions)
- les totaux des suffrages par candidats dépassent le total
mentionné de votants (12 circonscriptions).
Toutes ces anomalies sont révélées par le
logiciel "présidentielle 2003" utilisé par
le CONEL pour ses dépouillements, qui affiche automatiquement
les "absurdités".
Résultats irrecevables
Des informations pratiques sur le déroulement du vote dans
chaque centre, la liberté et la confidentialité du
vote, l'état du matériel électoral et la sécurité
de la consultation sur le plan local; font peser de doutes sérieux
sur la crédibilité des résultats disponibles
couvrant entre 25 et 30% des bureaux de vote.
A cela il faut ajouter le truquage du vote des forces armées
et de sécurité, dont les résultats ont été
remplacés par ceux confectionnés au camp RIT et à
l'Etat major des FAT, sous la supervision des militaires tchadiens.
Le CONEL recommande que ces résultats ne soient pas pris
en compte, car violant de façon manifeste et flagrante la
pratique en matière d'élection démocratique
pluraliste.
Le taux de participation réel
Sur la base des résultats transmis, des informations recueillies
dans les trente préfectures par les commissaires électoraux
du CONEL et celles provenant des partenaires volontaires dans les
CELI, la CENI et les préfectures, le taux de participation
à cette élection présidentielle peut être
raisonnablement estimé entre 56 et 60%. Seuls 68% des électeurs
inscrits ont pu disposer de leur carte d'électeur. Le corps
électoral réel pour la présidentielle 2003
est de 2.281.940 électeurs.
Transmission et qualité des résultats transmis
à la CENI
Sur la base des mémos, informations et recoupements du CONEL,
provenant de sources indépendantes, des citoyens agents de
préfectures, des CELI et de la CENI, l'institution chargée
de collecter et de proclamer les résultats de l'élection
présidentielle travaille avec des informations tronquées.
Plusieurs procès verbaux ont été refaits par
les préfets avant leur transmission à la CENI.
Ces tripatouillages ont eu lieu entre 11H 30 le 1er juin et 8H
le 2 juin, pendant la période de perturbations provoquées
de la communication téléphonique entre Lomé
et les localités de l'intérieur du pays. Plusieurs
compatriotes se sont engagés sur l'honneur pour témoigner
devant une commission d'experts internationaux de la réalité
de ces truquages.
For de ces constats, le CONEL invite les populations togolaises,
les forces armées et de sécurité et la communauté
internationale à n'accorder aucun crédit aux résultats
de la CENI.
Le CONEL est disposé à confronter ses propres informations
et données avec celles de la CENI, avec les témoignages
des citoyens de bonne volonté, devant toute institution habilitée.
En prévision des troubles qui profilent à l'horizon
et prenant ses responsabilités face à l'histoire,
le CONEL recommande la mise en place rapide d'une Commission d'enquête
internationale pour la vérification des résultats
divergents issus du vote du Peuple togolais le 1er juin 2003.
Le CONEL poursuit le traitement des résultats qu'il a en
sa possession et invite les différents protagonistes de cette
consultation à arrêter de revendiquer la victoire jusqu'à
la fin des dépouillements. Il invite par la même, individuellement,
les membres de la CENI, pour l'amour de la Patrie, à suspendre
le traitement des résultats à tous les points de vues
viciés, transmis à eux par les préfets corrompus
par le candidat Eyadèma Gnassingbé.
Le CONEL remercie tous les compatriotes qui, dans des conditions
difficiles, acceptent de travailler avec lui pour la vérité
de l'expression populaire.
L'annonce des résultats du CONEL aura lieu le mercredi 4
juin 2003.
Fait à Lomé le 3 juin 2003
Le Comité Exécutif du CONEL
La Coordination de la CNSC-Togo
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