Lomé,
27 mars 2003: "C'est une mesure rétrograde et sortie
d'un autre temps. Il y a des années qu'on n'avait pas vu un
gouvernement censurer en bloc la presse étrangère. Encore
une fois, les autorités togolaises font preuve d'imagination
pour s'en prendre à la presse", a déclaré
Robert Ménard, secrétaire général de Reporters
sans frontières. L'organisation demande au ministre de ne pas
appliquer cette mesure et de laisser les correspondants de la presse
étrangère travailler en toute liberté.
Reporters sans frontières rappelle que Gnassingbé
Eyadéma, le président de la République togolaise,
fait partie de la liste des prédateurs de la liberté
de la presse dans le monde établie par l'organisation.
Le 26 mars 2003, selon les informations recueillies par Reporters
sans frontières, l'attaché de presse du ministère
de la Communication a notifié à tous les correspondants
de la presse étrangère (dont RFI, AFP, Reuters, BBC)
que le ministre leur interdisait d'exercer "jusqu'à
nouvel ordre". Les autorités reprochent aux journalistes
de ne pas avoir couvert, à l'exception d'Africa N°1,
un forum sur les élections en Afrique qui s'est ouvert le
24 mars à Lomé. Les correspondants de la presse étrangère
n'avaient pas trouvé de sujets intéressants à
traiter lors de l'ouverture de ce forum. Plusieurs ont affirmé
attendre la clôture de cette conférence et l'adoption
d'éventuelles résolutions.
Selon le correspondant d'une agence de presse internationale joint
par Reporters sans frontières, cette mesure, si elle était
appliquée, pourrait gêner considérablement les
journalistes dans leur travail. Ils pourraient notamment se voir
interdire l'accès à des réunions officielles
ou ne plus être invités aux conférences de presse
du gouvernement ou d'autres représentants du pouvoir.
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