Cotonou, 19 septembre 2002: Lors de la réunion de
travail du Conseil des Ministres de l'Union Économique et
Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) tenue dans la capitale
béninoise, le Togo a, au même titre que la Guinée-Bissau,
attrapé la mention peu honorable " peut mieux faire!
". Aussi le gouvernement togolais devra t-il soumettre à
la prochaine réunion du Conseil une copie revue et corrigée.
L'allusion faite par le Conseil aux mesures relatives à la
lutte contre le blanchiment d'argent prouve que quelque part dans
l'UEMOA, il y a problème. Enfin, l'invite discrète
au Togo à "créer les conditions propices à
l'aide internationale" cache mal sous une formulation polie
une vérité première: ces conditions n'existent
pas actuellement dans ce pays.
Un schéma unitaire du calcul du Produit Intérieur
Brut (PIB) au sein de l'UMEAO devra faciliter la comparatibilité
et la transparence de la gestion des Etats.
Selon le compte rendu de cette réunion, Conseil des Ministres
de l'Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine
(UEMOA) a examiné les programmes pluriannuels de convergence,
de stabilité, de croissance et de solidarité au titre
de la période 2002 / 2004 de la République de Guinée-Bissau
et de la République Togolaise. Il a apprécié
les efforts déployés par les Autorités gouvernementales
de ces pays pour assurer la convergence de leurs économies.
Toutefois, les performances attendues ne seront pas suffisantes
pour permettre le respect des normes communautaires à l'horizon
2002. Dans ce contexte, le Conseil a recommandé l'intensification
des mesures d'assainissement des finances publiques et l'accélération
de la mise en oeuvre des réformes structurelles. Il a souhaité
que ces actions puissent bénéficier de l'appui de
la communauté financière internationale afin de soutenir
la lutte contre la pauvreté. Le Conseil a ainsi invité
les Autorités nationales de ces deux pays à créer
toutes les conditions propices permettant de bénéficier
de concours extérieurs conséquents. Les Autorités
Bissau-guinéennes et Togolaises devront soumettre très
prochainement au Conseil des Ministres de l'Union, un programme
pluriannuel au titre de la période 2003/2005, conforme aux
objectifs poursuivis dans le cadre du pacte de convergence, de stabilité,
de croissance et de solidarité.
Le Conseil a examiné et adopté un projet de Règlement
relatif à l'adoption des modalités de calcul du produit
intérieur brut (PIB) dans les États membres de l'UEMOA.
Ce projet vise à assurer la fiabilité, la comparabilité
et la conformité des méthodes d'élaboration
des comptes nationaux aux recommandations du Système de Comptabilité
Nationale (SCN) des Nations Unies. Les travaux statistiques menés
ont porté sur l'élargissement des champs, l'harmonisation
des nomenclatures et le rapprochement des méthodes d'élaboration,
notamment une harmonisation de l'imputation des campagnes agricoles.
L'application de ces modalités de calcul, à compter
du premier janvier 2003, améliora la fiabilité et
la comparabilité des différents indicateurs macroéconomiques
élaborés sur la base des PIB jugés plus comparables.
Elle contribuera au renforcement de la surveillance multilatérale.
Le Conseil a donc invité tous les États membres à
utiliser ces nouveaux PIB comme instrument de mesure de la croissance
économique.
(
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Dans le cadre de la consolidation du marché commun, le Conseil
a adopté un projet de Directive portant détermination
de la liste commune des médicaments, produits pharmaceutiques,
matériels et produits spécialisés pour les
activités médicales exonérés de la TVA
au sein de l'UEMOA.
Ce texte complète la mise en oeuvre du programme d'harmonisation
des fiscalités intérieures indirectes, notamment en
ce qui concerne la taxation de la valeur ajoutée au sein
de l'Union. Tout en limitant le champ des exonérations, il
vise à permettre en même temps aux populations de l'Union
de disposer, à moindre coût, des médicaments
nécessaires à la préservation de leur santé.
(
)
En outre, le Conseil des Ministres a adopté plusieurs projets
d'actes relatifs, d'une part, à la lutte contre le blanchiment
des capitaux et le financement du terrorisme dans l'UEMOA et d'autre
part, à la modernisation des systèmes de paiement
dans l'Union. Concernant la lutte contre le blanchiment des capitaux
dans les États membres de l'UEMOA, le Conseil a adopté
un projet de Directive destiné à définir un
cadre juridique permettant de prévenir l'utilisation des
circuits financiers et économiques de l'Union à des
fins de recyclage de capitaux d'origines illicites. S'agissant de
la lutte contre le financement du terrorisme, le Conseil a examiné
et adopté un projet de Règlement relatif au gel des
fonds et autres ressources financières dans les États
membres de l'UEMOA. Ce dispositif cadre est destiné à
rendre opérationnelle dans l'Union, toute décision
de gel des fonds appartenant à des personnes, organisations
et entités terroristes, prise par le Conseil de Sécurité
des Nations Unies.
Source: Commission de l'UEMOA, Septembre 2002
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