En 2001, la situation économique
et financière du Togo sest légèrement redressée,
succédant ainsi à la phase de dépression enregistrée
en 2000. Ce redressement, porté par les secteurs primaire et
tertiaire, a induit un taux de croissance de 1,1 % contre 0,9
% en 2000. Cette reprise de lactivité économique
sest réalisée dans un contexte de hausse des prix.
Le taux dinflation annuel moyen a été de 3,9 %
contre 1,9 % en 2000.
Sagissant des finances publiques, la situation a été
marquée par une amélioration du solde global hors
dons. Celui-ci passe de 6,0 % du PIB en 2000 à un excédent
de 0,1 % en 2001. Cette amélioration a concerné également
le solde global qui sest établi à 0,6 % du PIB
en 2001 contre un déficit de 5,5 % en 2000.
En ce qui concerne les comptes extérieurs, le déficit
courant hors dons sest dégradé par rapport à
lannée précédente, en passant de 14,8
% du PIB à 15,1 % en 2001.
A fin décembre 2001, la situation monétaire a été
caractérisée par une hausse des avoirs extérieurs
nets et un repli du crédit intérieur. Au total, la
masse monétaire sest inscrite en baisse de 2,7 % pour
sétablir à 239,9 milliards contre 246,6 milliards
en 2000.
Concernant létat de convergence en 2001, le profil
de la plupart des critères de convergence sest amélioré
excepté celui des critères relatifs au taux dinflation,
aux investissements publics financés sur ressources internes
rapportés aux recettes fiscales et au solde extérieur
courant hors dons rapporté au PIB nominal.
Production :
Lactivité économique a enregistré un
taux de croissance de 1,1 % en 2001, indiquant une reprise de la
croissance après une baisse de 0,9 % en 2000. Cette reprise
a été principalement soutenue par les secteurs primaire
et tertiaire.
Les activités du secteur primaire ont amorcé une
légère reprise avec un taux de croissance de 0,8 %
après une baisse de 4,7 % en 2000. Cet accroissement a été
porté par les cultures de rente, en hausse de 18,3 % par
rapport à lannée précédente. Quant
aux cultures vivrières, confrontées aux conditions
climatiques défavorables, elles ont baissé de 3,2
% en 2001.
Le secteur secondaire sest accru de 0,2 % en 2001 contre
3,2 % en 2000. Cette évolution est essentiellement imputable
à lactivité des BTP qui ont baissé de
1,8 %, suite à la suspension des décaissements décidée
par certains bailleurs de fonds vis-à-vis desquels le Gouvernement
a accumulé des arriérés de paiements.
En ce qui concerne le secteur tertiaire, la croissance est de 2,0
% contre 1,0 % en 2000. Cette croissance a été essentiellement
impulsée par les autres services marchands, autre que le
commerce, qui ont augmenté de 5,9 % par rapport à
2000.
Au total, les contributions à la croissance du PIB réel
en 2001 des secteurs primaire, secondaire et tertiaire sont, respectivement,
de 0,3 point, 0,1 point et 0,7 point.
Du coté de la demande, la croissance a été
tirée par la consommation finale et les investissements.
La consommation finale a augmenté de 6,6 % pour se situer
à 372,8 milliards contre 349,7 milliards en 2000. Concernant
linvestissement, il a aussi augmenté de 14,6 % pour
sétablir à 45,4 milliards. Sagissant du
commerce extérieur, les importations sont en hausse de 2,9
% tandis que les exportations, en relation avec une activité
économique morose, ont chuté de 16,2 %. Au total,
les contributions de la consommation, de linvestissement et
des échanges extérieurs au taux de croissance seraient
respectivement de 9,0 points, de 2,3 points et de 10,2 points.
En terme nominal, lépargne intérieure brute
a représenté 2,0 % du PIB contre 0,7 % un an plus
tôt. De même, linvestissement total sest
établi à 17,6 % du PIB contre 15,5 % en 2000.
En 2002, il est attendu une accélération de la croissance
économique qui sétablirait à 3,0 % contre
1,1 % en 2001. Cette croissance serait soutenue par le secteur primaire
qui progresserait de 3,8 % sous lhypothèse dune
bonne pluviométrie. De même, le secteur secondaire,
porté par les perspectives de reprise de la production de
phosphate et de la consolidation des performances dans le sous secteur
de la cimenterie, devrait s'accroître de 5,2 % contre 0,2
% en 2001. En revanche, le secteur tertiaire enregistrerait une
croissance de 0,6 %.
La reprise de lactivité économique serait portée
par lensemble des secteurs dont les contributions respectives
seraient de 1,5 point pour le primaire, 1,2 point pour le secondaire
et 0,3 point pour le tertiaire.
Du côté de la demande, la croissance en 2002 serait
favorisée, tout comme en 2001, par la consommation et linvestissement
qui progresseraient respectivement de 4,5 % et de 2,2 %. Le solde
commercial enregistrerait une légère amélioration
de 6,4 % contre 19,4 % en 2001. Au total, les contributions de la
consommation, de linvestissement et des échanges extérieurs
au taux de croissance seraient, respectivement, de 6,5 points, 0,4
point et 4,0 points.
En terme nominal, lépargne intérieure brute
représenterait 2,5 % du PIB contre 2,0 % un an plus tôt.
Le taux dinvestissement sétablirait à
17,5 % du PIB.
Prix et inflation :
Le taux dinflation annuel moyen est passé de 1,9 %
en 2000 à 3,9 % en 2001. Cette hausse est due aux types de
consommation « produits alimentaires, boissons et tabacs »
et « Transports » dont les contributions sont, respectivement,
de 2,0 points et 0,8 point de pourcentage.
Les perspectives 2002 indiquent une hausse du niveau général
des prix avec un taux annuel moyen de 5,7 % contre 3,9 % en 2001.
Finances publiques et dette publique :
Il ressort des opérations financières de lEtat,
une amélioration des principaux soldes budgétaires.
Cette évolution résulte de lamélioration
des recettes budgétaires et de la baisse sensible des dépenses
totales.
Les recettes budgétaires ont augmenté de 21,7 % en
2001 pour représenter 15,7 % du PIB contre 13,6 % en 2000.
Cette augmentation a été portée par les impôts
sur les revenus et bénéfices, la fiscalité
sur le commerce international et les recettes non fiscales qui ont
cru, respectivement, de 38,7 %, 18,4 % et 53,1 % en 2001. La forte
augmentation des impôts sur les revenus et les bénéfices
sexplique par les opérations de compensations de créances
et de dettes croisées entre lEtat et les entreprises
publiques pour 20,4 milliards. Par ailleurs, les dons ont augmenté
de 7,0 % pour sétablir à 4,6 milliards.
Les dépenses totales ont baissé de 12,5 % pour se
situer à 16,5 % du PIB contre 19,9 % en 2000, grâce
notamment au recul de 11,0 % des dépenses courantes. Les
salaires et traitements ont diminué de 3,3 % pour sétablir
à 55,2 milliards. Les dépenses de transferts et subventions
ont aussi baissé de 25,6 % par rapport à 2000, ainsi
que les dépenses de biens et services à hauteur de
10,0 %.
Au total, il est ressorti une amélioration des principaux
soldes budgétaires. Le solde global passe de 5,5 %
du PIB en 2000 à un excédent de 0,6 % en 2001. De
même, le solde global hors dons est excédentaire de
0,1% du PIB en 2001 après un déficit de 6,0 % en 2000.
Compte tenu dune variation nette des arriérés
de 9,4 milliards, le solde global base caisse est passé de
1,4 % du PIB en 2000 à 1,6 % en 2001.
En 2002, les prévisions indiquent une nouvelle détérioration
de la situation des finances publiques, après les résultats
satisfaisants enregistrés en 2001. Le solde global hors dons
passerait dun excédent de 0,1 % du PIB en 2001 à
un déficit de 4,5 % en 2002. Cette détérioration
résulterait de la baisse de 1,3 % des recettes budgétaires
et de laugmentation de 21,7 % des dépenses totales.
Laccroissement des dépenses totales serait imputable
à laugmentation simultanée des autres dépenses
courantes et des dépenses courantes hors budget pour respectivement
22,3 % et 46,6 %. Le solde global passerait dun excédent
de 0,6 % pour sétablir à un déficit de
3 % en 2002.
Lencours de la dette publique totale a enregistré
une baisse de 0,2 % pour représenter 135,2 % du PIB en 2001
contre 143,3 % en 2000. La dette extérieure totale est estimée
à 947 milliards, en baisse de 1,3 % par rapport à
2000. Lencours de la dette intérieure, en baisse de
5,2 %, est estimé à 282,6 milliards en 2001. Quant
aux échéances au titre du service de la dette extérieure,
elles nont pu être honorées. En conséquence,
des arriérés de 17 milliards ont été
accumulés.
Commerce extérieur et balance des paiements :
Le solde des paiements extérieurs est ressorti excédentaire
de 9,2 milliards, contre 35,2 milliards en 2000. Ce repli est imputable
à laccroissement du déficit des transactions
courantes dont limpact a été partiellement compensé
par la légère consolidation du compte de capital et
d'opérations financières.
Le déficit des transactions courantes sest situé
à 132,9 milliards contre 99,4 milliards en 2000, en raison
essentiellement du déficit commercial et de celui des services.
Le déficit de la balance commerciale s'est établi
à 108,9 milliards, impulsé par la progression des
importations, en particulier celle des biens déquipement.
Le déficit des services sest établi à
48,8 milliards contre 39,7 milliards en 2000, en relation avec laccroissement
du fret et de lassurance. Parallèlement, le solde déficitaire
des revenus s'est situé à 16,6 milliards, en raison
de la baisse des charges dintérêt sur la dette
extérieure. Quant à lexcédent des transferts
sans contrepartie, il sest fixé à 41,5 milliards,
du fait du recul des transferts publics.
Hors transferts officiels, le déficit courant rapporté
au PIB est ressorti à 16,5 % contre 14,8 % en 2000.
Lexcédent du compte de capital et dopérations
financières sest établi à 142,0 milliards
contre 131,9 milliards en 2000. Cette évolution est imputable
principalement aux autres investissements qui se sont accrus de
10,3 milliards pour se fixer à 100,9 milliards. Les transferts
en capital et les investissements de portefeuille se sont élevés
respectivement à 9,6 milliards et 5,3 milliards.
Le financement exceptionnel s'est situé à 32,1 milliards,
constitué essentiellement d'arriérés sur la
dette extérieure à hauteur de 35,3 milliards.
Situation monétaire :
La position extérieure nette des institutions monétaires
établie à 45,8 milliards à fin décembre
2000, est ressortie à 55,0 milliards à fin décembre
2001, soit un accroissement de 9,2 milliards. Cette évolution
est la conséquence d'une hausse de 2,1 milliards des avoirs
extérieurs nets de la Banque Centrale et de 7 milliards de
ceux des banques.
La position nette du gouvernement s'est améliorée
de 7,2 milliards, pour sétablir à 51,2 milliards.
Cette évolution résulte de la baisse de 4 milliards
des engagements de l'Etat togolais vis-à-vis des banques
en liaison avec la diminution de 2,9 milliards des concours des
banques et de la hausse de 3,2 milliards des dépôts
de l'Etat.
En passant de 148,1 milliards en décembre 2000 à
137,9 milliards en décembre 2001, les crédits à
léconomie ont connu une baisse sensible de 10,2 milliards
du fait de leffet conjugué dimportantes provisions
sur créances en souffrance et du ralentissement des octrois
de crédit dû à la morosité économique.
Les crédits de campagne se dégonflent de 0,9 milliard
en passant de 2,0 milliards en décembre 2000 à 1,1
milliard un an plus tard. Cette baisse traduit les difficultés
quéprouvent les banques locales à financer lachat
des produits agricoles. Cette situation conduit certains opérateurs
à recourir à des financements extérieurs.
En passant de 146,2 milliards en décembre 2000 à
136,8 milliards en décembre 2001, les crédits ordinaires
ont connu une baisse de 9,4 milliards, du fait des crédits
à moyen et long termes qui sont passés de 79,4 milliards
à 67,8 milliards en raison d'importantes provisions constituées
sur créances douteuses
La masse monétaire sest contractée de 6,6 milliards,
soit 2,7 % pour s'établir à 239,9 milliards. Ce repli
de la liquidité intérieure a été essentiellement
porté par la circulation fiduciaire qui s'est repliée
de 10,4 milliards, les dépôts ayant augmenté
de 3,9 milliards au cours de la période.
Etat de la convergence :
Létat de la convergence se présente comme suit
:
Critères de premier rang :
Le ratio du solde budgétaire de base rapporté au
PIB nominal est passé de 3,4 % en 2000 à un
excédent de 1,3 % en 2001. Ce taux reste largement au-dessus
de la norme communautaire.
En 2002, le solde budgétaire de base devrait se détériorer
en passant de 1,3 % du PIB en 2001 à un déficit de
1,0 % en 2002. Ce recul résulterait de la diminution des
recettes budgétaires, due en partie à la fin des opérations
de compensation de dettes et de créances croisées
entre lEtat les entreprises publiques, et de la progression
sensible des dépenses courantes.
Le taux dinflation annuel moyen sest établi
à 3,9 % en 2001 contre 1,9 % en 2000 pour une norme communautaire
de 3 % maximum. Cette hausse générale des prix a été
alimentée par les types de consommation « Produits
alimentaires, boissons et tabac » et « transports »
avec des contributions respectives de 2,0 points et 0,8 point de
pourcentage. En 2002, les tensions inflationnistes persisteraient
avec un taux dinflation annuel moyen de 5,7 %.
Le ratio de lencours de la dette intérieure et extérieure
rapporté au PIB nominal est passé de 143,3 % en 2000
à 135,2 % en 2001 pour une norme communautaire de 70 % maximum.
En 2002, ce ratio saméliorerait pour sétablir
à 128,6 %.
La non-accumulation des arriérés de paiement intérieurs
sur la période de la gestion courante na pas été
respectée, du fait de laccumulation de nouveaux arriérés
de paiement intérieurs à hauteur de 17,6 milliards
en 2001 contre 33,3 milliards en 2000. Au titre de la réduction
du stock antérieur, il a été apuré un
montant de 19,3 milliards sur la période. Ce paiement correspond
à des opérations de compensations avec les entreprises
publiques.
La non-accumulation des arriérés de paiement extérieurs
sur la période de la gestion courante na pas été
respectée. Il a été accumulé de nouveaux
arriérés de lordre de 38,9 milliards en 2001
contre 42,2 milliards en 2000, entraînant ainsi des retards
ou des suspensions dans le financement de certains projets ou programmes.
Critères de second rang :
Le ratio de la masse salariale rapportée aux recettes fiscales
sest établi à 45,1 % contre 54,9 % en 2000.
Ce ratio demeure largement supérieur à la norme communautaire
de 35 % maximum. En 2002, ce ratio passerait à 46,0 %, en
dégradation par rapport à lannée précédente.
Le ratio des investissements publics financés sur ressources
internes rapportés aux recettes fiscales sest détérioré
en passant de 8,4 % en 2000 à 6,5 % en 2001. Ce seuil, particulièrement
en retrait par rapport à la norme communautaire de 20 %,
traduit un arbitrage budgétaire défavorable aux dépenses
dinvestissement. En 2002, ce ratio serait porté à
9,1 %. Dans ces conditions, le respect de la norme communautaire
resterait un objectif hors de portée en 2002, horizon de
convergence.
Le ratio du déficit extérieur courant hors dons par
rapport au PIB nominal a été réalisé
à hauteur de 15,1 % en 2001.contre 14,8 % en 2000. Ce ratio
ne respecte pas la norme communautaire de 5 % maximum. En 2002,
il serait de 14,4 %, largement au-delà de la norme communautaire
de 5 % maximum.
Le taux de pression fiscale passe de 12,1 % en 2000 à 13,5
% en 2001, en rapport avec le niveau élevé des recettes
recouvrées en 2001. Ce ratio ne respecte pas la norme communautaire
de 17,0 %. En 2002, ce taux devrait chuter pour se situer à
12,7 %, en liaison avec le repli des recettes fiscales qui nont
plus bénéficié des opérations de compensation
de dettes croisées entre lEtat et les entreprises publiques.
En 2001, sur les huit critères définis dans le cadre
du Pacte de convergence, le Togo a respecté un seul, en occurrence
le critère relatif au solde budgétaire de base rapporté
au PIB. En 2002, lanalyse de létat de convergence
laisse apparaître le non-respect de tous les critères.
Les difficultés rencontrées par léconomie
togolaise pour converger trouvent leurs causes réelles dans
labsence de relations avec la Communauté financière
internationale et la situation du climat socio-politique.
Perspectives économiques 2002-2004 :
Le programme pluriannuel réaménagé 2002-2004
du Togo est parvenu à la Commission le 06 juin 2002. Il constitue
une actualisation du programme 2001-2003 adopté par décision
n° 13/2000/CM/UEMOA du 21 décembre 2000.
Principaux éléments du programme réaménagé
:
Le programme pluriannuel réaménagé du Togo
définit la stratégie de convergence que ce pays compte
mettre en uvre au cours de la période 2002-2004. Il
repose sur un scénario qui a pour fondement la poursuite
de lassainissement des finances publiques et des réformes
structurelles. Il est basé sur une croissance moyenne de
3,8 %, soutenue par le secteur secondaire qui croîtrait de
5,2 % en 2002, de 6,9 % en 2003 et de 7,6 % en 2004, sous limpulsion
des industries extractives, des cimenteries et des unités
sidérurgiques. Les hypothèses qui sous-tendent cette
croissance sont, entre autres, la bonne pluviométrie et les
performances des cultures de rente, en particulier du coton dont
la production est en hausse depuis la dernière campagne 2001/2002.
Lobservance stricte des hypothèses de ce scénario
favoriserait, à partir de lannée 2002, lamélioration
du cadre macroéconomique à travers une relance effective
des activités sectorielles.
Les stratégies de convergence de léconomie
sur la période 2002-2004 se fondent sur les mesures à
mettre en uvre pour diversifier les exportations et contenir
certaines catégories dimportations dans le but de réduire
le déficit chronique de la balance commerciale.
Les mesures envisagées sont :
1- Accroître les exportations, à travers :
- la finalisation du programme de restructuration et de privatisation
des entreprises publiques, en particulier lOffice Togolais
des Phosphates (OTP) ;
- la redynamisation du secteur privé pour une reprise des
activités des sociétés dexportation de
produits agricoles ;
- les services de conseils aux producteurs et exportateurs de produits
de rente ;
- la diversification des produits dexportation ;
- la relance des activités en zone franche.
2- Maîtriser laccroissement des importations, à
travers :
- la promotion de la production locale ;
- la poursuite de la tendance baissière des importations
de produits alimentaires ;
- le contrôle des importations exceptionnelles de certaines
catégories de biens déquipement ;
3- Réduire le déficit de la balance des services,
à travers :
- laccélération du processus de privatisation
des structures hôtelières en vue de la promotion du
tourisme ;
- laccélération du processus de restructuration
du Port Autonome de Lomé (PAL) pour soutenir sa compétitivité
dans la sous-région ;
- la réhabilitation des infrastructures routières
et ferroviaires en appui au PAL ;
4- Réduire le déficit de la balance des revenus,
à travers :
- lintéressement des nationaux aux prises de participation
dans les programmes de privatisation en cours ;
- la mise en place des dispositions nécessaires pour bénéficier
des négociations en cours pour la réduction de la
dette en faveur des PPTE.
Certaines mesures visent également à augmenter loffre
de produits vivriers locaux afin de contenir les tensions sur le
niveau général des prix. En effet, au cours de la
période du programme, le niveau général des
prix resterait modéré avec un taux dinflation
annuel moyen autour de 3 %.
Grâce à une mise en uvre réussie des
réformes structurelles, notamment la restructuration et la
privatisation des entreprises publiques et du système bancaire,
lactivité économique enregistrerait un taux
de croissance de 3,0 % en 2002, 4,0 % en 2003 et 4,5 % en 2004.
Bien quen amélioration continue, la croissance économique
prévue au cours de la période du programme resterait
bien en deçà du taux requis de 7 % pour amorcer la
réduction de la pauvreté.
Sagissant des finances publiques, les stratégies de
convergence budgétaire contenues dans le programme pluriannuel
2002-2004 réaménagé reposent sur une politique
budgétaire assainie permettant de relever substantiellement
le taux de pression fiscale et de réduire lencours
de la dette publique totale. Dans cette optique, les recettes totales
et dons passeraient de 16,3 % du PIB en 2002 à 16,2 % en
2003, puis à 16,3 % en 2004. Les Autorités prévoient
un train de mesures budgétaires au niveau des différentes
régies financières pour :
une meilleure taxation de lactivité agricole ;
un élargissement de lassiette fiscale ;
une amélioration du suivi du recouvrement de la TVA ;
une limitation des exonérations ;
lachèvement de linformatisation des centres des
impôts ;
ladoption dun plan de trésorerie comme instrument
damélioration de la gestion des dépenses et
des recettes budgétaires.
Dans ces conditions, le taux de pression fiscale passerait de 12,7
% en 2002 et en 2003 à 13,0 % en 2004.
La mise en uvre réussie de ce train de mesures fiscales
passe par la résolution de la crise politique qui perdure
dans le pays, résolution qui pourrait stimuler la demande
intérieure à travers la consommation et l'investissement
grâce à la reprise intégrale de la coopération
avec la communauté financière internationale.
Parallèlement, les dépenses totales et prêts
nets rapportés au PIB nominal passeraient de 19,3% en 2002
à 20,3 % en 2003, puis à 19,4 % en 2004 contre 15,6
% en 2001. Les dépenses de base, en baisse modérée,
passeraient de 15,7 % du PIB en 2002 à 14,4 % en 2004. Il
en résulterait une amélioration continue du solde
budgétaire de base qui passerait de 1,0 % en 2002 à
0,7 % en 2004 avec 0,0 % en 2003. Le ratio de la masse salariale
rapportée aux recettes fiscales ne respecterait pas la norme
de 35 % en passant de 46,0 % en 2002 à 44,5 % en 2003 puis
à 42,2 % en 2004. Quant aux dépenses dinvestissement
financées sur ressources internes et rapportées aux
recettes fiscales, elles enregistreraient une légère
amélioration en passant de 9,1 % en 2002 à 9,5 % en
2003, puis à 9,6 % en 2004.
Le Gouvernement a défini des priorités dans le programme
intérimaire renforcé, prorogé jusquau
30 septembre 2002. Ces priorités consistent à payer
les salaires et à rembourser la dette extérieure.
A cet effet, un programme dallégement de la dette a
été mis en place pour assurer le traitement des arriérés
extérieurs accumulés en 2000 (42,2 milliards) et en
2001 (38,9 milliards). De même, par le mécanisme de
compensation des créances et des dettes croisées entre
lEtat et les entreprises publiques, le Gouvernement entend
accélérer le processus dapurement des arriérés
de paiement intérieurs, afin de faire baisser lencours
de la dette intérieure.
Evaluation technique du programme :
Présentation du programme :
Le programme pluriannuel 2002-2004 réaménagé
du Togo, quoique cohérent, a été présenté
sans le canevas dannexes statistiques. Toutefois, pour une
meilleure conformité à celui-ci, le programme devrait
être enrichi par des développements relatifs au point
dapplication des directives des finances publiques et à
lélaboration dun calendrier de mise en uvre
des mesures proposées. Le programme devra respecter le canevas
type dannexe statistique proposé par la Commission.
Cohérence des programmes :
Le programme pluriannuel de convergence 2002-2004 réaménagé
est cohérent avec le programme monétaire de lannée
2002 et le programme intérimaire renforcé, prorogé
au début du mois de février 2002 jusquau 30
septembre 2002, après une évaluation par le FMI qui
a exprimé sa satisfaction tant sur le plan macroéconomique
que sur le plan des réformes structurelles.
Amélioration continue des critères de convergence
:
Conformément aux dispositions de larticle 8 de lActe
Additionnel portant Pacte de convergence, de stabilité, de
croissance et de solidarité, il apparaît que le profil
des indicateurs de convergence, relatifs au solde budgétaire
de base rapporté au PIB, au taux dinflation annuel
moyen, à la non-accumulation darriérés
de paiement intérieurs et extérieurs, au taux dendettement,
au ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales, serait
marqué par une amélioration continue, mais insuffisante.
Toutefois, le critère clé ne serait pas respecté
en 2002. Le profil des autres critères de convergence ne
saméliorerait pas au cours de la période, en
particulier, le solde extérieur courant hors dons rapporté
au PIB nominal et le taux de pression fiscale.
Conformité aux objectifs de lannée de convergence
:
Exception faite du critère relatif à la non-accumulation
darriérés de paiement, aucun des autres indicateurs
de convergence ne serait respecté en 2002. Une amélioration
apparaîtrait en 2003 et en 2004 pour le critère clé.
Toutefois, lécart de financement résiduel projeté
à fin 2002 pour un montant de 75,2 milliards permet de penser
que le critère de non-accumulation darriérés
de paiement ne sera pas effectivement respecté.
Pertinence des hypothèses :
Lobjectif dun taux de croissance de 3,8 % en moyenne
par an retenu dans le cadre du programme pluriannuel 2002-2004 réaménagé
paraît raisonnable au regard de la robustesse des hypothèses
du scénario sur lequel sont élaborées les stratégies
qui fondent ce programme. En effet, le scénario repose sur
des hypothèses de bonne pluviométrie, de relance de
la production du secteur cotonnier, de performances des cimenteries
et des unités sidérurgiques. Il est également
fondé sur les capacités de léconomie
togolaise à poursuivre lassainissement des finances
publiques et sur laccélération des réformes
structurelles, en particulier la restructuration et la privatisation
des entreprises publiques, notamment la branche phosphate qui est
en pleine restructuration depuis janvier 2002 et du système
bancaire.
Sous réserve de certaines contraintes, lobjectif de
croissance proposé pourrait être atteint dans des proportions
limites pour les raisons ci-après :
les difficultés financières et les incertitudes liées
à la restructuration de la filière coton à
cause de la persistance de la tendance baissière des cours,
observée sur le marché mondial, malgré la reprise
de la production de coton graine depuis la dernière campagne
;
les perspectives dune reprise de la production des phosphates
liées en retour à une restructuration rapide de la
filière qui est en cours depuis janvier 2002 ;
la normalisation du climat socio-politique qui tarde à venir
et qui a une forte incidence sur le niveau de lactivité
économique en général ;
la reprise de la coopération avec lUnion européenne
qui a été suspendue depuis près dune
décennie.
Par conséquent, il ressort que le respect du sentier décrit
par le programme reste fortement dépendant de la résolution
de la crise politique que traverse le pays et de la reprise des
relations harmonieuses avec la communauté financière
internationale. Si les contraintes précitées étaient
levées au cours du deuxième semestre 2002, la reprise
de la coopération avec la communauté financière
internationale ne reprendrait quau début de lannée
2003, avec pour conséquence des performances moindres en
matière de croissance économique par rapport aux prévisions
de 3,0 % pour lannée 2002.
En liaison avec cette possible révision à la baisse
du taux de croissance économique, les prévisions des
recettes fiscales pourraient être également révisées
à la baisse. Dans ces conditions, et en labsence de
mesures plus vigoureuses pour maîtriser les dépenses
courantes, à linstar de ce qui a été
fait en 2001 dans le cadre du programme intérimaire renforcé,
le ratio du solde budgétaire de base rapporté au PIB
nominal, critère clé, projeté à 1,0
% en 2002 pourrait se dégrader davantage. Il en serait de
même du taux de pression fiscale, du ratio de lencours
de la dette publique totale rapporté au PIB et des arriérés
de paiements intérieurs et extérieurs.
En considération de ces appréciations, laccent
devrait être porté sur la contraction des dépenses
budgétaires comme réalisée au cours de lannée
2001 et la compression de certaines importations. En outre, le programme
devrait être réaménagé en proposant avec
clarté et assurance des mesures concrètes de résolution
des contraintes ci-dessus citées, permettant de renouer avec
la communauté financière internationale en vue de
garantir une croissance forte et durable.
Conclusion et recommandations :
Lévaluation de ce programme réaménagé
montre que le sentier quil décrit ne permet pas dassurer
une convergence de léconomie togolaise en 2002. En
effet, la mise en uvre réussie des mesures fiscales
proposées et la réalisation dune croissance
forte dépendent, non seulement de la soutenabilité
des finances publiques, mais surtout de la résolution de
la crise politique que traverse le pays et de la reprise des relations
harmonieuses avec la communauté financière internationale.
La Commission constate que la République Togolaise a accusé
un retard important dans la réalisation des conditions devant
permettre la reprise, au deuxième semestre 2002, des relations
harmonieuses avec la Communauté financière internationale.
En conséquence, les objectifs retenus pour lannée
2002 seraient fortement compromis.
La Commission suggère au Conseil des Ministres le réaménagement
du programme pluriannuel du Togo
Source: Commission de l'UEMOA, juillet 2002
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