Crise ivoirienne: le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, juge "inacceptable" d'écarter le Sénégal de la médiation ouest-africaine
 

Dakar, 4 décembre 2002: Le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, juge "inacceptable" d'écarter le Sénégal de la médiation ouest-africaine dans la crise ivoirienne et affirme que les rebelles demandent à Dakar se "réimpliquer dans le dossier", dans une interview publiée mercredi.

"Les gens se sont arrangés pour créer un groupe de contact de la CEDEAO (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest) sans le Sénégal, là où normalement le Sénégal, membre statutaire, doit siéger d'office. Ce qui n'est pas acceptable", déclare M. Gadio dans un entretien au journal Le Soleil, qui a publié un numéro "spécial Côte d'Ivoire".

Ce "groupe de contact" comprend 6 des 15 pays membres de la CEDEAO, organisation dont le Sénégal assure actuellement la présidence. Ces 6 pays sont le Togo, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Ghana et la Guinée-Bissau.

"On ne peut pas ne pas associer la présidence en exercice d'une organisation à une médiation quand un des pays membres est en difficulté, comme c'est le cas pour la Côte d'Ivoire", insiste M. Gadio.

Le ministre relève aussi n'avoir constaté de la part du groupe de contact "aucune reconnaissance des efforts" du Sénégal, en particulier le fait qu'il ait obtenu un cessez-le-feu entre mutins et loyalistes ivoiriens, le 17 octobre.

D'ailleurs, dit-il, les mutins "ne comprennent pas que le Sénégal les ait convaincus de signer un accord de cessez-le-feu et d'engager le dialogue politique avec le gouvernement légal et constitutionnel du président (ivoirien Laurent) Gbagbo, pour disparaître ensuite des radars, comme ils disent"."Ils nous demandent de nous réimpliquer dans le dossier", affirme-t-il.

Interrogé par Le Soleil sur une supposée "brouille" entre les présidents sénégalais Abdoulaye Wade et togolais Gnassingbé Eyadéma, médiateur dans la crise ivoirienne, M. Gadio déclare qu'à son avis, il n'y a pas "d'antagonisme fondamental" entre eux.

"En revanche (...), nous n'avons pas du tout apprécié les attaques que le Togo avait diligentées contre notre pays quand le président en exercice de la CEDEAO, au nom de ses prérogatives, avait envoyé son ministre des Affaires étrangères sur le terrain après le blocage de la médiation, suite à la non-signature du premier projet de cessez-le-feu", déclare le chef de la diplomatie sénégalaise.

C'était "inacceptable", estime M. Gadio, qui insiste par ailleurs sur "l'urgence à trouver une solution rapide" à la crise ivoirienne.

 


 
 
 
Agence France Presse
 
     
     
  ... On ne peut pas ne pas associer la présidence en exercice d'une organisation à une médiation quand un des pays membres est en difficulté, comme c'est le cas pour la Côte d'Ivoire.  
  Cheikh Tidiane GADIO
(ministre sénégalais des Affaires étrangères)
 
     
     
 

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