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Editorial  
Vorwort  
     
Qui a peur d'un verdict électoral libre et souverain du Peuple togolais?   Wer hat Angst vor einem freien und souveränen Wählerspruch in Togo?
     

Aucun subterfuge n'est trop grand, quand il s'agit d'empêcher le verdict du peuple souverain: tel pourrait-on résumer l'évolution et l'issue finale du dialogue inter togolais, qui après avoir entretenu chez les électeurs togolais pendant trois ans l'espoir d'élections libres et transparentes, les renvoient à la case de départ, notamment le risque d'assister de nouveau en spectateurs à des élections sans la participation de l'opposition. Comment en sommes-nous arrivés là? Quelles leçons tirer au niveau de l'opposition de cette impasse et surtout quelles sont les perspectives d'avenir.

Rétrospective

Le 19 juillet 1999 le Président de la République française, Jacques Chirac, parrainait à Lomé un accord de compromis entre la mouvance au pouvoir et cinq partis politiques de l'opposition togolaise. Par cet Accord-cadre d'un arrière goût amer, le général Eyadema se voyait concéder à posteriori une victoire de fait, une victoire acquise dans des conditions qu'on peut qualifier de scandaleuses (voir Chronologie). De leur côté, les partis d'opposition nourrissaient l'espoir d'une sortie de crise à travers un partage de pouvoirs en entrant au Parlement lors d'élections législatives anticipées libres et transparentes en mars 2000. Seulement voilà: ayant obtenu à l'avance sa contrepartie - notamment un mandat frauduleusement acquis, qui devrait être son dernier -, le Président ne ménagea aucun effort pour se "hâter lentement" d'organiser les législatives promises. Presque tous les astuces administratives et politico- juridiques furent mis à contribution pour justifier un retard ou un report du jour J. (voir Dossier)

La démocratisation prise en otage

En mettant en place en février 1999 un Parlement monocolore, un frein supplémentaire sera introduit dans le système institutionnel d'un processus de démocratisation qui avait déjà du plomb dans l'aile. En effet, ces "députés de circonstance", qui ne représentent au mieux que leurs propres ambitions opportunistes, devront voter les lois qui permettront de leur enlever leurs allocations confortables, de s'affranchir de mandats et honneurs. C'est pourquoi il y a fort à craindre que l'Assemblée Nationale togolaise actuelle débloquera tout aussi peu l'impasse politique qu'un Parlement mobutiste dans l'ex-Zaire. On se rappelle que ces députés zaïrois renouvelaient d'imagination au mieux de leurs capacités pour proroger mandats et prérogatives au mépris de la misère quotidienne du Peuple. Tout cela durera jusqu'à ce que le pourrissement de la situation amena l'issue tragique et sanglante que l'on sait, Mobutu devrant prendre la clé des champs, n'ayant pas eu le temps d'attendre un avion affrêté par la France pour sauver sa famille et lui.

La tactique des blocages en cascades

De même au Togo, tous les atermoiements demeurent les bienvenus pour ajourner, voire empêcher des élections libres: la modification par le Parlement monocolore du Code Electoral adopté de manière consensuelle, l'arrestation en 2001 du leader d'un parti d'opposition pour "délit d'opinion" douteux datant de 1998 - pour ne citer que ces exemples - n'étaient qu'une partie de cette stratégie du camp gouvernemental. L'objectif évident de cette stratégie gouvernementale est, comme déjà en 1994 et en 1999, d'exercer le contrôle sur l'organisation des prochaines élections sans la participation des franges de l'opposition qui dérangent et, de préférence, sans les observateurs étrangers trop regardants.

Ces préférences avaient été explicitement révélées par le Président de l'Assemblée Nationale lors d'une interview riche en contradictions sur les antennes de Radio Africa No. 1 au début du mois de mars 2002. Acculé des questions par une équipe de journalistes de la presse écrite et de radio sur sa vision d'une éventuelle sortie de crise, M. Fambaré Ouattara Natchaba répondit qu'il accordait sa préférence à "une médiation africaine dans une capitale africaine" à un moment où accusait l'opposition de mauvaise volonté.

Il ne manquait que la comparaison avec les Accords léoniens de l'Eté 1993 à Ouagadougou (Burkina Faso), après qu'un certain Fambaré Ouattara Natchaba ait en février 1993 unilatéralement et abruptement mis fin aux négociations entre pouvoir et opposition sous médiation franco-allemande à Colmar (Alsace Lorraine). Il s'en suivit les sanctions de l'Union Européenne qui sont en vigueur jusqu'à ce jour. Ironie de l'histoire: c'est le même Natchaba, qui dans ses discours publiques a toujours tenté de faire porter à l'opposition la responsabilité des sanctions de 1993, qui aujourd'hui encore entonne à cors et à cris, mais sans urgence majeure, l'oraison funèbre du dialogue politique. Avec toutes les conséquences.

Ainsi pense t-on retarder autant que possible, empêcher le verdict du peuple souverain, empêcher un choix dans des conditions d'équité et de transparence. Il ne surprend pas dès lors que le "Dialogue inter togolais" mené sous la facilitation de la France, de l'Allemagne, de l'Union Européenne (UE) et l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) n'ait pas survécu à autant de conflits d'intérêts et d'influences. On ne peut s'empêcher de constater qu'à l'évidence, le camp présidentiel a conduit le dialogue vers cette issue fatale sans aller jusqu'au bout de la logique qui en découlerait. A moins que dans chaque camp chacun croit pouvoir en tirer capital politique.

Le RPT
et l'Après Dialogue inter-togolais

Avec l'échec du Dialogue inter togolais, le régime togolais a scellé une démarche que l'on voyait venir: la modification unilatérale du Code Electoral consensuel, la modification des conditions d'éligibilité des candidats entre autres difficultés évitables participent d'une logique d'un blocage après l'autre et cachent mal l'absence de volonté politique du gouvernement. La peur d'une alternance politique, le départ des affaires et la séparation des avantages liés à leurs positions actuelles ont apparemment été plus fortes que la compassion pour la misère manifeste des populations et la situation catastrophique de l'économie nationale. Cette peur de se séparer des attributs lucratifs n'a probablement d'égale que celle de devoir répondre des violations de droits de l'Homme commises par les forces de Police, de sécurité, armées et les milices du parti au pouvoir, le RPT.

L'approbation par la Haute Cour Constitutionnelle des noms des sept magistrats devant prendre les fonctions de la CENI avant même l'échec du dialogue trahissent que le RPT se préparait déjà à gérer par les lois bidons et les bidasses la période de l'Après Dialogue inter togolais. En témoignent également certains signes avant coureurs comme le rapprochement avec Accra et Cotonou sur les questions de sécurité et le regain de l'acharnement contre la presse non étatique.

Dans ce contexte, M. Maurice Dahuku Péré, ancien Président du Parlement et prédécesseur de M. Natchaba à ce poste, a, par ses révélations "confidentielles" sur son propre parti (lire: A quand la fin de la barbarie?) sans aucun doute posé un acte opportun d'un courage civique certain, il est encore trop tôt pour y attribuer une mention définitive. Car si hirondelle ne fait pas le printemps, elle rappelle au moins que le printemps existe! Mais de là à y voir le début ou la matérialisation d'un printemps politique dans les rangs du RPT, il y a un pas hâtif qui ignorerait l'existence au sein de ce parti d'une pléthore d'arrivistes, d'une armée et des services de sécurité dont certains officiers encore influents ont "plus d'un cadavre dans leurs placards". Ce sont autant de freins dont M. Péré ne sous-estime pas la pesanteur. Pour le moment, M. Péré a tout au plus essayé de se repositionner au sein du RPT. Il est probablement à prévoir que la répression et la guerre des factions gagneront en ampleur dans les rangs du parti au pouvoir, mais encore est-il trop tôt pour parler d'un printemps.

Quelques soient les cas de figures, l'histoire retiendra qu'en sacrifiant l'Accord-cadre sans extrême urgence sur l'autel de l'immobilisme, de la myopie politique, Eyadema et ses dauphins politiques regretteront un jour d'avoir par la même démarche volontairement renoncé à une sortie honorable, sans perdre la face et aux avantages sécurisants que lui offrait cet accord de compromis.

Mais cet développement ne sera pas sans conséquence pour l'Opposition non plus.

L'opposition
et l'Après Dialogue inter-togolais

L'échec du Dialogue inter togolais dans sa forme actuelle révèle la vulnérabilité d'une opposition qui, à l'intérieur comme à l'extérieur du Togo, ne se donne pas les moyens de pression politique nécessaires pour appuyer ses revendications dont la légitimité ne souffrent d'aucun doute. Cet échec du Dialogue montre également que ceux qui croyaient ou pourraient croire encore qu'attendre les changements de majorité en France serait une pierre sur laquelle nous bâtirions une sortie de crise possible au Togo auront perdu leurs illusions. Quiconque nourrit cet espoir encourt une fois encore le risque de "se faire rouler dans la farine". Car si le Président Chirac avait voulu pousser Eyadema à respecter ses engagements, il l'aurait déjà fait au plus tard en juillet 1999. Par récurrence, s'il ne l'avait pas fait en 1999, il ne le fera pas en 2003 non plus. Un élu français, quelque soit sa couleur politique, défendra en priorité, les intérêts de la France

Par cet échec, l'opinion nationale ne manquera pas - lentement mais sûrement - de se poser des questions sur les qualités de leadership de certains dirigeants de l'opposition. Par moments, leurs partisans, lassés d'être pour la n-ième fois les témoins impuissants d'un échec de l'opposition apparemment incapable ou peu disposée à converger ses tirs sur une cible commune, à court puis à moyen terme, pourraient être tentés par la démobilisation. Certes, le camp présidentiel ne manquera pas d'instrumentaliser cette critique à l'endroit des leaders de l'oppositionà ses propres fins; mais il importe de savoir que ce genre de tactique fait partie des méthodes de guerre psychologique aux relents coloniaux utilisée contre le peuple togolais afin de ne pas tomber dans ce piège transparent.

C'est le lieu de rappeler cependant à l'intention de l'opposition les donnes ayant fondamentalement changé, les méthodes devront en faire autant.

Les choses ne seront plus jamais comme avant: en d'autres termes, il deviendra de plus en plus évident que la mobilisation du peuple derrière un leader, un parti ou une cause n'est possible que si les objectifs à atteindre sont clairement définis, poursuivis avec constance et surtout en anticipant sur les événements. L'absence déplorable de débats programmatiques d'une part, l'abondance de débats de personnes d'autre part sont autant de faiblesses de la lutte légitime de l'opposition. Mais il y a actuellement un danger encore plus immédiat.

Le silence de certains leaders de l'opposition après la "rencontre du dernier espoir" des 2 et 3 mai 2002 laisse craindre que ces partis politiques de l'opposition cherchent à s'accommoder au nouveau Code Electoral au mieux de leurs intérêts partisans. Signes précurseurs de revirements possibles: Rappelons qu'en prélude à cet échec du dialogue, François Soudan, (voir notre rubrique: Politique) un journaliste de réputation plutôt douteuse de l'hebdomadaire Jeune Afrique spéculait le 8 avril 2002 sur "l'élargissement des clivages au sein d'une opposition togolaise financièrement de plus en plus exsangue". Soit. Il ne surprend d'ailleurs pas que le 23 mai, deux leaders de l'opposition aient été reçus en catimini au Palais de Lomé 2, la résidence privée d'Eyadema, pour "négocier les conditions de leur participation au scrutin, lequel pourrait avoir lieu en septembre 2002". Selon nos informations ces leaders - il s'agissait notamment de hauts répresentants de la CPP (ex-UTD entre autres) d'Edem Kodjo et du PDR de Zarifou Ayeva - devraient entrer au Parlement et jouer le jeu pour une modification de Constitution permettant à Eyadema de solliciter un nouveau mandat présidentiel en 2003. On notera que les deux politiciens mis en cause n'ont pas démenti une telle rencontre, mais uniquement l'objet de leurs entretiens.

A peine cette information confirmée avait-elle connu des fuites sur la place publique le 4 juin 2002 que la CPP d'Edem Kodjo par la voix de Cornelius Aïdam appelait publiquement trois jours plus tard l'opposition togolaise à "participer aux élections, afin de ne pas laisser un boulevard libre au RPT ". En d'autres termes, la fuite en avant. Rappelons que les 2 et 3 mai encore à Paris, Edem Kodjo (CPP), Yaovi Agboyibo (CAR), Zarifou Ayéva (PDR), Léopold Gnininvi (CDPA) et Gilchrist Olympio (UFC) étaient tous présent à Paris et réclamaient à l'unisson " l'abrogation pure et simple des modifications du Code Electoral". On aurait vu ensuite certains rentrer au Togo sans commentaire, reprendre le chemin de l'exil ou d'autres se planquer à Paris en attendant l'issue des législatives en France. Quelle gageure!

Entre les protestations unanimes à Paris, les silences calculés à Paris et Lomé et les visites en catimini à Lomé 2, il y a un repositionnement qui reste à expliquer et qui est tout sauf une revendication des Togolais. Une telle attitude politiquement suicidaire confirme que les expériences douloureuses et humiliantes de 1993 et 1994 auraient été vite oubliées.

A moins que ces messieurs ne soient pas libres de leurs décisions politiques; auquel cas qui les tient?

Dans tous les cas de figures, ces revirements montrent à ceux qui en doutaient toujours qu'il y a dans les rangs de l'opposition une "cinquième colonne" d'opposants douteux. Quelles conséquences l'opposition en tire-elle?

Le salut du peuple togolais ne pouvant venir au premier abord que des Togolais eux-mêmes, c'est le moment d'inventer des solutions, de sortir des sentiers battus, de nous inspirer d'autres expériences ailleurs en Afrique ou dans le monde sans vouloir les copier. La pression politique devra se concentrer désormais de façon ciblée sur la direction politique, la direction militaire et les têtes de la justice togolaise inféodée au pouvoir politique. Quelques soient les voies et moyens pour lesquels ne devrions opter, nous devrions être les artisans de notre libération politique, de notre bonheur. Les alliés ne peuvent jouer qu'un rôle de forces d'appui et non de forces de pointe. En d'autres termes, nous sommes tous au pieds du mur. Finie l'attente d'un sauveteur. Nous devrions être nos propres libérateurs. Le respect que nous témoignerons les autres peuples est à ce prix.

Adama Logosu-Teko
Editeur
 

Keine Ausflüchte sind zu aufwendig, wenn es darum geht, das souveräne Volk daran zu hindern, seine freie Wahl zu treffen. So oder ungefähr ließe sich die Entwicklung und der Ausgang der togoischen Vermittlungsgespräche zusammenfassen. Nach drei Jahren Hoffnung auf freie und transparente Wahlen sind die togoischen Wähler in Togo wieder dort gelandet, wo sie bereits waren nämlich Wahlen ohne die Opposition in der Zuschauerrolle zu erleben. Wie konnte es so weit kommen und vor allem welche Lehren sollten innerhalb der Opposition aus dieser festgefahrenen Situation gezogen werden?

Rückblick

Am 19. Juli 1999 trat der französische Staatspräsident Jacques Chirac als Schirmherr bei der Unterzeichnung eines Kompromissabkommens in Lomé zwischen dem togoischen Regierungslager und fünf Oppositionsparteien auf. Dieses Abkommen mit bitterem Beigeschmack billigte General Eyadema nachträglich einen faktisch skandalösen Wahlsieg zu (siehe Chronologie). Ihrerseits nährten die Oppositionsparteien die Hoffnung auf ein Ende der Krise durch ihre Machtbeteiligung nach vorgezogenen freien und transparenten Parlamentswahlen im März 2000. Aber es kam ganz anders: Nachdem General Eyadema seine Gegenleistung - nämlich eine mit Lug und Trug erhaltene Amtszeit, die seine letzte sein sollte - im voraus zugesichert bekommen hatte, "eilte" Herr Präsident mit Weile, um die versprochenen Parlamentswahlen zu organisieren. Um jenen Entscheidungstag hinauszuschieben wurden nahezu alle politischen und juristischen Register gezogen, alle Verwaltungstricks herangeholt (siehe Dossier).

Die Demokratisierung als Geisel

Mit der Wahl eines politisch einfarbigen Parlaments im Februar 1999 wurde dem bereits schwerfälligen Demokratisierungsprozeß Togos ein zusätzlicher Klotz ans Bein gelegt. Denn diese "Gelegenheitsabgeordneten", die bestenfalls ihre eigenen Ambitionen vertreten, dürfen nun mit ihrem Votum ausgerechnet jenes Gesetz verabschieden, das ihrem Abschied von Geld, Ruhm und wahrlich lukrativen Diäten gleichkäme. Daher ist eine Lösung vom jetzigen Parlament ebenso wenig zu erwarten, wie einst unter Herrn Mobutu im ehemaligen Zaire. Dort mühten sich die Abgeordneten nach besten Kräften ihre Mandate und Amtszeit in die Länge zu ziehen. Ungeachtet der täglichen Misere des einfachen Volkes bezogen sie horrende Tagesdiäten solange weiter, bis die verworrene Lage schließlich den tragischen, blutigen Ausgang fand, den wir kennen: Mobutu mußte in einer Nachts- und Nebelaktion das Weite suchen denn die Zeit reichte nicht mehr, um ihn und seine Familienangehörigen mit einem von Frankreich gecharterten Flugzeug abzuholen.

Die Taktik wiederholter Blockaden

So bleibt auch in Togo jede Ausflucht willkommen, die freie Wahlen verzögern oder verhindern kann. Die Entscheidung des Parlaments, das nach zähem Ringen mit der Opposition in Konsens verabschiedete Wahlgesetz einseitig zu ändern und die Verhaftung des Vorsitzenden einer Oppositionspartei im Jahr 2001 unter scheinheiligen Gründen, die angeblich 1998 ihren Ursprung hatten, sind nur einige aber nicht unwesentliche Teile dieser Strategie im Regierungslager. Offensichtliches Ziel ist es, wie bereits 1994 und 1999 die Hoheit über die Organisation der kommenden Wahlen zu haben und diese ohne Beteiligung von Teilen der Opposition, die stören, und am besten ohne kritische Wahlbeobachter abzuhalten. Diese Präferenzen verriet der Parlamentspräsident explizit in einem widerspruchsvollen Interview auf Radio Africa No.1 Anfang März 2002 in Paris. Nachdem er von einer Gruppe von Rundfunk- und Pressejournalisten in die Zange genommen worden war, rückte Herr Natchaba, der die Schuld an der Blockade bei der Opposition sieht, endlich mit seiner Vorstellung eines möglichen Krisenausgangs heraus: "Eine Vermittlung in einer afrikanischen Hauptstadt unter Mitwirkung von afrikanischen Vermittlern".

Es fehlte nur noch der Vergleich mit dem einstigen blauäugigen Abkommen vom Sommer 1993 in Ouagadougou (Burkina Faso), nachdem ein gewisser Fambaré Ouattara Natchaba Februar 1993 Verhandlungen zwischen Regierungs- und Oppositionslager unter deutsch-französischer Vermittlung im Elsäßischen Colmar einseitig und abrupt abgebrochen hatte: Es folgten EU-Sanktionen gegen Togo, die bis heute noch in Kraft sind. Ironie der Geschichte: Ausgerechnet Herr Natchaba, der öffentlich der Opposition die Verantwortung für die EU-Sanktionen von 1993 unterstellt, stimmt heute wieder ohne Not, mit Pauken und Trompeten das Todeslied für den politischen Dialog an. Mit allen Konsequenzen.

So soll der Tag eines freien, fairen und transparenten Wählerspruches solange wie es irgend geht hinausgeschoben werden. Es war daher auch kein Wunder, daß die unter der Federführung von Frankreich, Deutschland, der EU und Internationalen Organisation der Frankophonie (OIF) geführten togoischen "Vermittlungsgespräche" so viele Interessengegensätze und Machtspiele nicht überlebt hatten. Es entsteht unweigerlich der Eindruck, dass diese Vermittlungsgespräche regelrecht gegen die Wand gefahren worden sind, ohne sich lange zu fragen, was kommt danach? Es sei denn, jedes Lager meint zu glauben, aus der festgefahrenen Situation für sich politisches Kapital zu schlagen.

Die RPT nach dem Scheitern der Vermittlungsgespräche

Mit dem Scheitern dieser Vermittlung hat die togoische Regierung einen Schritt vollzogen, den man kommen sehen konnte. Die Änderung des Wahlgesetzes mit der Verschärfung der Bewerbungskriterien für Kandidaten einige Tage vor der Aufhebung eines anderen Haupthindernisses verriet nur zu deutlich den fehlenden politischen Willen und die Absicht des Regierungslagers, dem politischen Dialog einen Stein nach dem anderen in den Weg zu legen, ohne Mitleid für die offensichtliche Misere der Bevölkerung und unbeachtet des verheerenden Zustandes der Wirtschaft. Noch größer als die Angst, sich von all diesen lukrativen Attributen zu trennen, ist nur noch die Angst des Regierungslagers, für Menschenrechts-verletzungen der Polizei-, Sicherheits- und Streitkräfte sowie der Parteimilizen der RPT zur Rechenschaft gezogen zu werden.

Die Genehmigung einer Vorauswahl von sieben Amtsrichtern durch das Oberste Verfassungsgericht an Stelle der unabhängigen Wahlkommission CENI noch vor dem Scheitern des politischen Dialogs, verrät nur zu deutlich, daß sich die RPT nun mit Gesetzeskünsten und Gewalt darauf vorbereitet, mögliche Unruhen zu bändigen. Die Annäherung mit Accra und Cotonou in Sicherheitsfragen sowie die wiederbelebte Repression gegen die nicht-staatliche Presse sind nur einige Vorbotschaften.

In diesem Kontext sind die "vertraulichen" Enthüllungen des ehemaligen Parlementspräsident Maurice Dahuku Péré und Amtsvorgänger Herrn Natchabas über Machenschaften und Morddrohungen innerhalb seiner eigenen Partei zweifelsohne eine begrüßenswerte Handlung von unbestreitbarer Zivilcourage (siehe: Wann soll die Barbarei ein Ende haben?). Es ist aber noch zu früh, um seinen Schritt endgültig zu bewerten. Denn eine Schwalbe alleine bedeutet keinen Frühling, wohl aber erinnert sie daran, daß es den Frühling gibt. Darin den Beginn oder gar die Sichtbarmachung eines politischen Tauwetters in den Reihen der RPT zu sehen, wäre eine voreilige Schlußfolgerung, die übersehen würde, daß es in dieser Partei eine Überzahl von Opportunisten gibt und daß eine ganze Reihe einflußreicher Offiziere der Streit- und Sicherheitskräfte "etliche Leichen im Keller" haben. Das sind alle Bremsklötze, dessen hemmende Wirkung auch Herr Péré nicht unterschätzt. So hat Ex-Parlamentspräsident Péré im Augenblick bestenfalls versucht, sich innerhalb der RPT neu zu positionieren. Es darf damit gerechnet werden, daß nun die Repression und die Flügelkämpfe innerhalb der RPT zunehmen, aber bis zu einem politischen Frühling ist der Weg noch ein Stück weit entfernt. Nichtsdestotrotz dürfte die Geschichte festhalten, daß Eyadema und seine politischen Günstlinge ohne Not das Rahmenabkommen von Lomé auf den Altar der Unbeweglichkeit und der politischen Kurzsichtigkeit geopfert hatten und somit eines Tages bedauern werden, daß sie auch zwangsläufig auf einen Abgang ohne Gesichtsverlust verzichtet hatten.

Diese Entwicklung wird auch für die Opposition nicht ohne Konsequenzen bleiben.

Die Opposition nach dem Scheitern der Verhandlungen

Das Scheitern der Verhandlungen in ihrer gegenwärtigen Auflage zeigt die Grenzen einer Opposition auf, die sich im In- und Ausland eigene politische Druckmittel nur schwer leisten kann, um ihren durchaus legitimen Forderungen Nachdruck zu verleihen. Dieses Scheitern zeigt desweiteren denjenigen, die daran geglaubt hatten oder noch daran glauben mögen, daß das Abwarten auf mögliche Änderungen der Mehrheitsverhältnisse in Frankreich nicht der Stein ist, auf den ein Ausweg der Krise in Togo gebaut werden kann. Und wer diese Erwartung noch hegt, läuft Gefahr erneut "sich über den Tisch ziehen zu lassen". Denn wenn Präsident Chirac ernsthaft die Absicht hätte General Eyadema zur Einhaltung seiner vertraglichen Verpflichtungen zu bewegen, so hätte er es spätestens im Juli 1999 getan. Da dies nicht geschehen war, darf man schlußfolgern, daß es auch im Jahr 2003 nicht der Fall sein wird. Ein in Frankreich gewählter Politiker, unabhängig von seiner politischen Couleur, wird in erster Linie Frankreichs Interessen vertreten wollen.

Mit diesem Scheitern wird auch die Öffentlichkeit in Togo langsam aber sicher Zweifel an den Führungsqualitäten einiger Oppositionspolitiker äußern. Diese Zweifel könnten sich zeitweise in der Gestalt einer Demobilisierung in den Reihen ihrer Anhängerschaft äußern, die ja zum wiederholten Mal machtlos zuschauen müssen, wie sich die Opposition scheinbar als unfähig oder unwillig erweist, sich mit neuen Strategien auf ein mögliches kurz- oder mittelfristiges Ziel zu einigen. Dabei darf nicht außer Acht gelassen werden, daß die Regierungsseite ausgerechnet diese Demobilisierung einkalkuliert hat, um Kapital daraus zu schlagen und möglicherweise politische Gegner zu destabilisieren. So nachvollziehbar gar berechtigt einige Enttäuschungen sein dürften, ist doch Vorsicht geboten: man muß wissen, daß diese Kalküls Bestandteile der psychologischen Zemürbungstaktik gegen das Volk sind, die übrigens an Kolonialkriege erinnern. Für die Opposition heißt das, die Aufgabenstellung hat sich grundlegend geändert. Daher müssen die Lösungsansätze von nun an das Gleiche tun. Die Mobilisierung der Bürger hinter einem politischen Führer, einer Partei oder einer politischen Zielsetzung wird nur dann möglich sein, wenn dieses Ziel deutlich umrissen ist, zielstrebig verfolgt wird und vor allem wenn die Marschroute im voraus bis zu Ende durchdacht ist.

Das Schweigen einiger Oppositionspolitiker nach dem sogenannten " Treffen der letzten Chance " am 2. und 3. Mai 2002 in Paris läßt befürchten, daß sich diese politischen Parteien mit dem Neuen Wahlgesetz zum Vorteil ihrer parteipolitischen Interessen arrangieren. Vorbotschaft möglicher Kehrtwendung in dieser Frage: Bereits am 8. April 2002 spekulierte François Soudan, (siehe unter der Rubrik Politik) ein nicht-umstrittener Journalist der Zeitschrift Jeune Afrique, daß "die Differenzen innerhalb der togoischen Opposition wachsen, die übrigens finanziell langsam am Ende sei." Ob dies zutrifft, bleibt dahin gestellt. Tatsache ist aber, daß am 23. Mai zwei "führende Oppositionspolitiker" klammheimlich in General Eyademas Privatpalast Lomé II empfangen worden waren. Dabei sollen diese Oppositionspolitiker "ihre Teilnahmebedingungen für die bevorstehenden Wahlen verhandelt haben, ihren Einzug ins Parlament gegen ihre Duldung für eine anschließende Änderung des Verfassungsparagraphen angeboten haben, die einer erneuten Kandidatur General Eyademas für das Amt des Staatschefs im 2003 im Wege steht". Nach gesicherten Informationen handelte es sich bei diesen Oppositionspolitikern um hohe Vertreter der CPP von Edem Kodjo (ehem. UTD) und der PDR von Zarifou Ayeva. Man merke, daß diese zwei Politiker ein solches Treffen nicht dementiert haben, sondern lediglich die Inhalte dieser Gespräche. Kaum war diese gesicherte Nachricht am 4. Juni 2002 in die Öffentlichkeit gedrungen, eilte Herr Cornelius Aïdam drei Tage später vor die Presse und rief öffentlich alle Oppositionsparteien zur Teilnahme an den Wahlen auf, damit " sie der RPT keine Türen und Tore weit und breit offen lassen ". In anderen Worten bedeutet dies die Flucht nach vorne.

Man erinnere sich daran, daß Edem Kodjo (CPP), Yaovi Agboyibo (CAR), Zarifou Ayéva (PDR), Léopold Gnininvi (CDPA) und Gilchrist Olympio (UFC) alle am 2. und 3. Mai 2002 in Paris anwesend waren und unisono den "Widerruf des Neuen Wahlgesetzes" forderten Anschließend flogen einige von ihnen nach Togo zurück, ohne einen Kommentar abzugeben, andere hingegen nahmen wieder den Weg ins Exil. Andere wiederum zogen es vor vorerst in Paris zu blieben und den Ausgang der angekündigten Parlamentswahlen in Frankreich abzuwarten. Was für ein Fehlschluß!

Zwischen dem einstimmigen Protest in Paris bei den Verhandlungen, dem wohl kalkulierten Schweigen in Paris und Lomé und anschließend dem klammheimlichen Besuch in Lomé II liegen Welten, die eine neue Positionierung verraten. Diese Kehrtwende, die noch der togoischen Öffentlichkeit zu erklären ist, ist alles andere als seine Forderung der Togoer. Ein solcher politisch selbstmörderische Salto Mortale dürfte sicherlich auch einem Edem Kodjo leicht gefallen sein. Er belegt aber, daß dieser Politiker die demütigenden und schmerzhaften Erfahrungen aus den Jahren 1993 und 1994 schnell vergessen hat. Es sei denn, diese Herren sind in ihrer Entscheidungen über ihre politischen Schritte nicht so frei, wie sie es uns gerne glauben lassen möchten. Diese Kehrwendung zeigt denjenigen, die noch daran zweifelten, daß es in den Reihen der Opposition viele "Politsöldner" gibt. Welche Konsequenzen zieht die Opposition daraus?

Da das Heil des togoischen Volkes in erster Linie von den Togoern selbst ausgehen kann, ist es nun höchste Zeit, Lösungen zu erfinden, betretene Wege zu verlassen, Beispiele woanders in Afrika oder in der Welt zur Abhilfe heranzuziehen ohne diese nachzuäffen. Der politische Druck sollte von nun an auf die politische, militärische Führung sowie auf die Obrigkeit der staatlich hörigen Justiz zielgenau gerichtet werden. Wie auch immer die Mittel und Wege zur Lösung aussehen mögen, die als Option in Frage kommen, die Togoer müssen dabei die Architekten ihrer eigenen Zukunft, ihres Glückes Schmiede sein. Unterstützung von Alliierten dürften wir uns nun suchen. Diese können aber nicht die Speerspitze unserer Befreiung sein. Sie können uns bestenfalls politische "Deckungsfeuer" geben. In anderen Worten wir stehen nun mit dem Rücken zur Wand. Die Zeit des Wartens auf Befreier ist endgültig vorbei. Der Respekt, den andere Völker uns entgegen bringen würden, ist nur um diesen Preis zu haben.

Adama Logosu-Teko
Herausgeber

     

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