Aucun subterfuge n'est trop grand, quand il s'agit d'empêcher
le verdict du peuple souverain: tel pourrait-on résumer l'évolution
et l'issue finale du dialogue inter togolais, qui après avoir
entretenu chez les électeurs togolais pendant trois ans l'espoir
d'élections libres et transparentes, les renvoient à
la case de départ, notamment le risque d'assister de nouveau
en spectateurs à des élections sans la participation
de l'opposition. Comment en sommes-nous arrivés là?
Quelles leçons tirer au niveau de l'opposition de cette impasse
et surtout quelles sont les perspectives d'avenir.
Rétrospective
Le 19 juillet 1999 le Président de la République
française, Jacques Chirac, parrainait à Lomé
un accord de compromis entre la mouvance au pouvoir et cinq partis
politiques de l'opposition togolaise. Par cet Accord-cadre d'un
arrière goût amer, le général Eyadema
se voyait concéder à posteriori une victoire de fait,
une victoire acquise dans des conditions qu'on peut qualifier de
scandaleuses (voir Chronologie).
De leur côté, les partis d'opposition nourrissaient
l'espoir d'une sortie de crise à travers un partage de pouvoirs
en entrant au Parlement lors d'élections législatives
anticipées libres et transparentes en mars 2000. Seulement
voilà: ayant obtenu à l'avance sa contrepartie - notamment
un mandat frauduleusement acquis, qui devrait être son dernier
-, le Président ne ménagea aucun effort pour se "hâter
lentement" d'organiser les législatives promises.
Presque tous les astuces administratives et politico- juridiques
furent mis à contribution pour justifier un retard ou un
report du jour J. (voir Dossier)
La démocratisation
prise en otage
En mettant en place en février 1999 un Parlement monocolore,
un frein supplémentaire sera introduit dans le système
institutionnel d'un processus de démocratisation qui avait
déjà du plomb dans l'aile. En effet, ces "députés
de circonstance", qui ne représentent au mieux que
leurs propres ambitions opportunistes, devront voter les lois qui
permettront de leur enlever leurs allocations confortables, de s'affranchir
de mandats et honneurs. C'est pourquoi il y a fort à craindre
que l'Assemblée Nationale togolaise actuelle débloquera
tout aussi peu l'impasse politique qu'un Parlement mobutiste dans
l'ex-Zaire. On se rappelle que ces députés zaïrois
renouvelaient d'imagination au mieux de leurs capacités pour
proroger mandats et prérogatives au mépris de la misère
quotidienne du Peuple. Tout cela durera jusqu'à ce que le
pourrissement de la situation amena l'issue tragique et sanglante
que l'on sait, Mobutu devrant prendre la clé des champs,
n'ayant pas eu le temps d'attendre un avion affrêté
par la France pour sauver sa famille et lui.
La tactique des blocages
en cascades
De même au Togo, tous les atermoiements demeurent les bienvenus
pour ajourner, voire empêcher des élections libres:
la modification par le Parlement monocolore du Code Electoral adopté
de manière consensuelle, l'arrestation en 2001 du leader
d'un parti d'opposition pour "délit d'opinion"
douteux datant de 1998 - pour ne citer que ces exemples - n'étaient
qu'une partie de cette stratégie du camp gouvernemental.
L'objectif évident de cette stratégie gouvernementale
est, comme déjà en 1994 et en 1999, d'exercer le contrôle
sur l'organisation des prochaines élections sans la participation
des franges de l'opposition qui dérangent et, de préférence,
sans les observateurs étrangers trop regardants.
Ces préférences avaient été explicitement
révélées par le Président de l'Assemblée
Nationale lors d'une interview riche en contradictions sur les antennes
de Radio Africa No. 1 au début du mois de mars 2002. Acculé
des questions par une équipe de journalistes de la presse
écrite et de radio sur sa vision d'une éventuelle
sortie de crise, M. Fambaré Ouattara Natchaba répondit
qu'il accordait sa préférence à "une
médiation africaine dans une capitale africaine"
à un moment où accusait l'opposition de mauvaise volonté.
Il ne manquait que la comparaison avec les Accords léoniens
de l'Eté 1993 à Ouagadougou (Burkina Faso), après
qu'un certain Fambaré Ouattara Natchaba ait en février
1993 unilatéralement et abruptement mis fin aux négociations
entre pouvoir et opposition sous médiation franco-allemande
à Colmar (Alsace Lorraine). Il s'en suivit les sanctions
de l'Union Européenne qui sont en vigueur jusqu'à
ce jour. Ironie de l'histoire: c'est le même Natchaba, qui
dans ses discours publiques a toujours tenté de faire porter
à l'opposition la responsabilité des sanctions de
1993, qui aujourd'hui encore entonne à cors et à cris,
mais sans urgence majeure, l'oraison funèbre du dialogue
politique. Avec toutes les conséquences.
Ainsi pense t-on retarder autant que possible, empêcher le
verdict du peuple souverain, empêcher un choix dans des conditions
d'équité et de transparence. Il ne surprend pas dès
lors que le "Dialogue inter togolais" mené sous
la facilitation de la France, de l'Allemagne, de l'Union Européenne
(UE) et l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) n'ait
pas survécu à autant de conflits d'intérêts
et d'influences. On ne peut s'empêcher de constater qu'à
l'évidence, le camp présidentiel a conduit le dialogue
vers cette issue fatale sans aller jusqu'au bout de la logique qui
en découlerait. A moins que dans chaque camp chacun croit
pouvoir en tirer capital politique.
Le RPT
et l'Après Dialogue inter-togolais
Avec l'échec du Dialogue inter togolais, le régime
togolais a scellé une démarche que l'on voyait venir:
la modification unilatérale du Code Electoral consensuel,
la modification des conditions d'éligibilité des candidats
entre autres difficultés évitables participent d'une
logique d'un blocage après l'autre et cachent mal l'absence
de volonté politique du gouvernement. La peur d'une alternance
politique, le départ des affaires et la séparation
des avantages liés à leurs positions actuelles ont
apparemment été plus fortes que la compassion pour
la misère manifeste des populations et la situation catastrophique
de l'économie nationale. Cette peur de se séparer
des attributs lucratifs n'a probablement d'égale que celle
de devoir répondre des violations de droits de l'Homme commises
par les forces de Police, de sécurité, armées
et les milices du parti au pouvoir, le RPT.
L'approbation par la Haute Cour Constitutionnelle des noms des
sept magistrats devant prendre les fonctions de la CENI avant même
l'échec du dialogue trahissent que le RPT se préparait
déjà à gérer par les lois bidons et
les bidasses la période de l'Après Dialogue inter
togolais. En témoignent également certains signes
avant coureurs comme le rapprochement avec Accra et Cotonou sur
les questions de sécurité et le regain de l'acharnement
contre la presse non étatique.
Dans ce contexte, M. Maurice Dahuku Péré, ancien
Président du Parlement et prédécesseur de M.
Natchaba à ce poste, a, par ses révélations
"confidentielles" sur son propre parti (lire:
A
quand la fin de la barbarie?) sans aucun doute posé
un acte opportun d'un courage civique certain, il est encore trop
tôt pour y attribuer une mention définitive. Car si
hirondelle ne fait pas le printemps, elle rappelle au moins que
le printemps existe! Mais de là à y voir le début
ou la matérialisation d'un printemps politique dans les rangs
du RPT, il y a un pas hâtif qui ignorerait l'existence au
sein de ce parti d'une pléthore d'arrivistes, d'une armée
et des services de sécurité dont certains officiers
encore influents ont "plus d'un cadavre dans leurs placards".
Ce sont autant de freins dont M. Péré ne sous-estime
pas la pesanteur. Pour le moment, M. Péré a tout au
plus essayé de se repositionner au sein du RPT. Il est probablement
à prévoir que la répression et la guerre des
factions gagneront en ampleur dans les rangs du parti au pouvoir,
mais encore est-il trop tôt pour parler d'un printemps.
Quelques soient les cas de figures, l'histoire retiendra qu'en sacrifiant
l'Accord-cadre sans extrême urgence sur l'autel de l'immobilisme,
de la myopie politique, Eyadema et ses dauphins politiques regretteront
un jour d'avoir par la même démarche volontairement
renoncé à une sortie honorable, sans perdre la face
et aux avantages sécurisants que lui offrait cet accord de
compromis.
Mais cet développement ne sera pas sans conséquence
pour l'Opposition non plus.
L'opposition
et l'Après Dialogue inter-togolais
L'échec du Dialogue inter togolais dans sa forme actuelle
révèle la vulnérabilité d'une opposition
qui, à l'intérieur comme à l'extérieur
du Togo, ne se donne pas les moyens de pression politique nécessaires
pour appuyer ses revendications dont la légitimité
ne souffrent d'aucun doute. Cet échec du Dialogue montre
également que ceux qui croyaient ou pourraient croire encore
qu'attendre les changements de majorité en France serait
une pierre sur laquelle nous bâtirions une sortie de crise
possible au Togo auront perdu leurs illusions. Quiconque nourrit
cet espoir encourt une fois encore le risque de "se faire
rouler dans la farine". Car si le Président Chirac
avait voulu pousser Eyadema à respecter ses engagements,
il l'aurait déjà fait au plus tard en juillet 1999.
Par récurrence, s'il ne l'avait pas fait en 1999, il ne le
fera pas en 2003 non plus. Un élu français, quelque
soit sa couleur politique, défendra en priorité, les
intérêts de la France
Par cet échec, l'opinion nationale ne manquera pas - lentement
mais sûrement - de se poser des questions sur les qualités
de leadership de certains dirigeants de l'opposition. Par moments,
leurs partisans, lassés d'être pour la n-ième
fois les témoins impuissants d'un échec de l'opposition
apparemment incapable ou peu disposée à converger
ses tirs sur une cible commune, à court puis à moyen
terme, pourraient être tentés par la démobilisation.
Certes, le camp présidentiel ne manquera pas d'instrumentaliser
cette critique à l'endroit des leaders de l'oppositionà
ses propres fins; mais il importe de savoir que ce genre de tactique
fait partie des méthodes de guerre psychologique aux relents
coloniaux utilisée contre le peuple togolais afin de ne pas
tomber dans ce piège transparent.
C'est le lieu de rappeler cependant à l'intention de l'opposition
les donnes ayant fondamentalement changé, les méthodes
devront en faire autant.
Les choses ne seront plus jamais comme avant: en d'autres termes,
il deviendra de plus en plus évident que la mobilisation
du peuple derrière un leader, un parti ou une cause n'est
possible que si les objectifs à atteindre sont clairement
définis, poursuivis avec constance et surtout en anticipant
sur les événements. L'absence déplorable de
débats programmatiques d'une part, l'abondance de débats
de personnes d'autre part sont autant de faiblesses de la lutte
légitime de l'opposition. Mais il y a actuellement un danger
encore plus immédiat.
Le silence de certains leaders de l'opposition après la "rencontre
du dernier espoir" des 2 et 3 mai 2002 laisse craindre
que ces partis politiques de l'opposition cherchent à s'accommoder
au nouveau Code Electoral au mieux de leurs intérêts
partisans. Signes précurseurs de revirements possibles: Rappelons
qu'en prélude à cet échec du dialogue, François
Soudan, (voir notre rubrique: Politique) un journaliste de réputation
plutôt douteuse de l'hebdomadaire Jeune Afrique spéculait
le 8 avril 2002 sur "l'élargissement des clivages
au sein d'une opposition togolaise financièrement de plus
en plus exsangue". Soit. Il ne surprend d'ailleurs pas
que le 23 mai, deux leaders de l'opposition aient été
reçus en catimini au Palais de Lomé 2, la résidence
privée d'Eyadema, pour "négocier les conditions
de leur participation au scrutin, lequel pourrait avoir lieu en
septembre 2002". Selon nos informations ces leaders - il
s'agissait notamment de hauts répresentants de la CPP (ex-UTD
entre autres) d'Edem Kodjo et du PDR de Zarifou Ayeva - devraient
entrer au Parlement et jouer le jeu pour une modification de Constitution
permettant à Eyadema de solliciter un nouveau mandat présidentiel
en 2003. On notera que les deux politiciens mis en cause n'ont pas
démenti une telle rencontre, mais uniquement l'objet de leurs
entretiens.
A peine cette information confirmée avait-elle connu des
fuites sur la place publique le 4 juin 2002 que la CPP d'Edem Kodjo
par la voix de Cornelius Aïdam appelait publiquement trois
jours plus tard l'opposition togolaise à "participer
aux élections, afin de ne pas laisser un boulevard libre
au RPT ". En d'autres termes, la fuite en avant. Rappelons
que les 2 et 3 mai encore à Paris, Edem Kodjo (CPP), Yaovi
Agboyibo (CAR), Zarifou Ayéva (PDR), Léopold Gnininvi
(CDPA) et Gilchrist Olympio (UFC) étaient tous présent
à Paris et réclamaient à l'unisson " l'abrogation
pure et simple des modifications du Code Electoral". On
aurait vu ensuite certains rentrer au Togo sans commentaire, reprendre
le chemin de l'exil ou d'autres se planquer à Paris en attendant
l'issue des législatives en France. Quelle gageure!
Entre les protestations unanimes à Paris, les silences calculés
à Paris et Lomé et les visites en catimini à
Lomé 2, il y a un repositionnement qui reste à expliquer
et qui est tout sauf une revendication des Togolais. Une telle attitude
politiquement suicidaire confirme que les expériences douloureuses
et humiliantes de 1993 et 1994 auraient été vite oubliées.
A moins que ces messieurs ne soient pas libres de leurs décisions
politiques; auquel cas qui les tient?
Dans tous les cas de figures, ces revirements montrent à
ceux qui en doutaient toujours qu'il y a dans les rangs de l'opposition
une "cinquième colonne" d'opposants douteux. Quelles
conséquences l'opposition en tire-elle?
Le salut du peuple togolais ne pouvant venir au premier abord que
des Togolais eux-mêmes, c'est le moment d'inventer des solutions,
de sortir des sentiers battus, de nous inspirer d'autres expériences
ailleurs en Afrique ou dans le monde sans vouloir les copier. La
pression politique devra se concentrer désormais de façon
ciblée sur la direction politique, la direction militaire
et les têtes de la justice togolaise inféodée
au pouvoir politique. Quelques soient les voies et moyens pour lesquels
ne devrions opter, nous devrions être les artisans de notre
libération politique, de notre bonheur. Les alliés
ne peuvent jouer qu'un rôle de forces d'appui et non de forces
de pointe. En d'autres termes, nous sommes tous au pieds du mur.
Finie l'attente d'un sauveteur. Nous devrions être nos propres
libérateurs. Le respect que nous témoignerons les
autres peuples est à ce prix.
Adama Logosu-Teko
Editeur
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Keine Ausflüchte sind zu aufwendig, wenn
es darum geht, das souveräne Volk daran zu hindern, seine freie
Wahl zu treffen. So oder ungefähr ließe sich die Entwicklung
und der Ausgang der togoischen Vermittlungsgespräche zusammenfassen.
Nach drei Jahren Hoffnung auf freie und transparente Wahlen sind
die togoischen Wähler in Togo wieder dort gelandet, wo sie
bereits waren nämlich Wahlen ohne die Opposition in der Zuschauerrolle
zu erleben. Wie konnte es so weit kommen und vor allem welche Lehren
sollten innerhalb der Opposition aus dieser festgefahrenen Situation
gezogen werden?
Rückblick
Am 19. Juli 1999 trat der französische Staatspräsident
Jacques Chirac als Schirmherr bei der Unterzeichnung eines Kompromissabkommens
in Lomé zwischen dem togoischen Regierungslager und fünf
Oppositionsparteien auf. Dieses Abkommen mit bitterem Beigeschmack
billigte General Eyadema nachträglich einen faktisch skandalösen
Wahlsieg zu (siehe Chronologie).
Ihrerseits nährten die Oppositionsparteien die Hoffnung auf
ein Ende der Krise durch ihre Machtbeteiligung nach vorgezogenen
freien und transparenten Parlamentswahlen im März 2000. Aber
es kam ganz anders: Nachdem General Eyadema seine Gegenleistung
- nämlich eine mit Lug und Trug erhaltene Amtszeit, die seine
letzte sein sollte - im voraus zugesichert bekommen hatte, "eilte"
Herr Präsident mit Weile, um die versprochenen Parlamentswahlen
zu organisieren. Um jenen Entscheidungstag hinauszuschieben wurden
nahezu alle politischen und juristischen Register gezogen, alle
Verwaltungstricks herangeholt (siehe Dossier).
Die Demokratisierung als Geisel
Mit der Wahl eines politisch einfarbigen Parlaments im Februar
1999 wurde dem bereits schwerfälligen Demokratisierungsprozeß
Togos ein zusätzlicher Klotz ans Bein gelegt. Denn diese "Gelegenheitsabgeordneten",
die bestenfalls ihre eigenen Ambitionen vertreten, dürfen nun
mit ihrem Votum ausgerechnet jenes Gesetz verabschieden, das ihrem
Abschied von Geld, Ruhm und wahrlich lukrativen Diäten gleichkäme.
Daher ist eine Lösung vom jetzigen Parlament ebenso wenig zu
erwarten, wie einst unter Herrn Mobutu im ehemaligen Zaire. Dort
mühten sich die Abgeordneten nach besten Kräften ihre
Mandate und Amtszeit in die Länge zu ziehen. Ungeachtet der
täglichen Misere des einfachen Volkes bezogen sie horrende
Tagesdiäten solange weiter, bis die verworrene Lage schließlich
den tragischen, blutigen Ausgang fand, den wir kennen: Mobutu mußte
in einer Nachts- und Nebelaktion das Weite suchen denn die Zeit
reichte nicht mehr, um ihn und seine Familienangehörigen mit
einem von Frankreich gecharterten Flugzeug abzuholen.
Die Taktik wiederholter Blockaden
So bleibt auch in Togo jede Ausflucht willkommen, die freie Wahlen
verzögern oder verhindern kann. Die Entscheidung des Parlaments,
das nach zähem Ringen mit der Opposition in Konsens verabschiedete
Wahlgesetz einseitig zu ändern und die Verhaftung des Vorsitzenden
einer Oppositionspartei im Jahr 2001 unter scheinheiligen Gründen,
die angeblich 1998 ihren Ursprung hatten, sind nur einige aber nicht
unwesentliche Teile dieser Strategie im Regierungslager. Offensichtliches
Ziel ist es, wie bereits 1994 und 1999 die Hoheit über die
Organisation der kommenden Wahlen zu haben und diese ohne Beteiligung
von Teilen der Opposition, die stören, und am besten ohne kritische
Wahlbeobachter abzuhalten. Diese Präferenzen verriet der Parlamentspräsident
explizit in einem widerspruchsvollen Interview auf Radio Africa
No.1 Anfang März 2002 in Paris. Nachdem er von einer Gruppe
von Rundfunk- und Pressejournalisten in die Zange genommen worden
war, rückte Herr Natchaba, der die Schuld an der Blockade bei
der Opposition sieht, endlich mit seiner Vorstellung eines möglichen
Krisenausgangs heraus: "Eine Vermittlung in einer afrikanischen
Hauptstadt unter Mitwirkung von afrikanischen Vermittlern".
Es fehlte nur noch der Vergleich mit dem einstigen blauäugigen
Abkommen vom Sommer 1993 in Ouagadougou (Burkina Faso), nachdem
ein gewisser Fambaré Ouattara Natchaba Februar 1993 Verhandlungen
zwischen Regierungs- und Oppositionslager unter deutsch-französischer
Vermittlung im Elsäßischen Colmar einseitig und abrupt
abgebrochen hatte: Es folgten EU-Sanktionen gegen Togo, die bis
heute noch in Kraft sind. Ironie der Geschichte: Ausgerechnet Herr
Natchaba, der öffentlich der Opposition die Verantwortung für
die EU-Sanktionen von 1993 unterstellt, stimmt heute wieder ohne
Not, mit Pauken und Trompeten das Todeslied für den politischen
Dialog an. Mit allen Konsequenzen.
So soll der Tag eines freien, fairen und transparenten Wählerspruches
solange wie es irgend geht hinausgeschoben werden. Es war daher
auch kein Wunder, daß die unter der Federführung von
Frankreich, Deutschland, der EU und Internationalen Organisation
der Frankophonie (OIF) geführten togoischen "Vermittlungsgespräche"
so viele Interessengegensätze und Machtspiele nicht überlebt
hatten. Es entsteht unweigerlich der Eindruck, dass diese Vermittlungsgespräche
regelrecht gegen die Wand gefahren worden sind, ohne sich lange
zu fragen, was kommt danach? Es sei denn, jedes Lager meint zu glauben,
aus der festgefahrenen Situation für sich politisches Kapital
zu schlagen.
Die RPT nach dem Scheitern
der Vermittlungsgespräche
Mit dem Scheitern dieser Vermittlung hat die togoische Regierung
einen Schritt vollzogen, den man kommen sehen konnte. Die Änderung
des Wahlgesetzes mit der Verschärfung der Bewerbungskriterien
für Kandidaten einige Tage vor der Aufhebung eines anderen
Haupthindernisses verriet nur zu deutlich den fehlenden politischen
Willen und die Absicht des Regierungslagers, dem politischen Dialog
einen Stein nach dem anderen in den Weg zu legen, ohne Mitleid für
die offensichtliche Misere der Bevölkerung und unbeachtet des
verheerenden Zustandes der Wirtschaft. Noch größer als
die Angst, sich von all diesen lukrativen Attributen zu trennen,
ist nur noch die Angst des Regierungslagers, für Menschenrechts-verletzungen
der Polizei-, Sicherheits- und Streitkräfte sowie der Parteimilizen
der RPT zur Rechenschaft gezogen zu werden.
Die Genehmigung einer Vorauswahl von sieben Amtsrichtern durch das
Oberste Verfassungsgericht an Stelle der unabhängigen Wahlkommission
CENI noch vor dem Scheitern des politischen Dialogs, verrät
nur zu deutlich, daß sich die RPT nun mit Gesetzeskünsten
und Gewalt darauf vorbereitet, mögliche Unruhen zu bändigen.
Die Annäherung mit Accra und Cotonou in Sicherheitsfragen sowie
die wiederbelebte Repression gegen die nicht-staatliche Presse sind
nur einige Vorbotschaften.
In diesem Kontext sind die "vertraulichen" Enthüllungen
des ehemaligen Parlementspräsident Maurice Dahuku Péré
und Amtsvorgänger Herrn Natchabas über Machenschaften
und Morddrohungen innerhalb seiner eigenen Partei zweifelsohne eine
begrüßenswerte Handlung von unbestreitbarer Zivilcourage
(siehe: Wann
soll die Barbarei ein Ende haben?). Es ist aber noch
zu früh, um seinen Schritt endgültig zu bewerten. Denn
eine Schwalbe alleine bedeutet keinen Frühling, wohl aber erinnert
sie daran, daß es den Frühling gibt. Darin den Beginn
oder gar die Sichtbarmachung eines politischen Tauwetters in den
Reihen der RPT zu sehen, wäre eine voreilige Schlußfolgerung,
die übersehen würde, daß es in dieser Partei eine
Überzahl von Opportunisten gibt und daß eine ganze Reihe
einflußreicher Offiziere der Streit- und Sicherheitskräfte
"etliche Leichen im Keller" haben. Das sind alle
Bremsklötze, dessen hemmende Wirkung auch Herr Péré
nicht unterschätzt. So hat Ex-Parlamentspräsident Péré
im Augenblick bestenfalls versucht, sich innerhalb der RPT neu zu
positionieren. Es darf damit gerechnet werden, daß nun die
Repression und die Flügelkämpfe innerhalb der RPT zunehmen,
aber bis zu einem politischen Frühling ist der Weg noch ein
Stück weit entfernt. Nichtsdestotrotz dürfte die Geschichte
festhalten, daß Eyadema und seine politischen Günstlinge
ohne Not das Rahmenabkommen von Lomé auf den Altar der Unbeweglichkeit
und der politischen Kurzsichtigkeit geopfert hatten und somit eines
Tages bedauern werden, daß sie auch zwangsläufig auf
einen Abgang ohne Gesichtsverlust verzichtet hatten.
Diese Entwicklung wird auch für die Opposition nicht ohne Konsequenzen
bleiben.
Die Opposition nach dem Scheitern
der Verhandlungen
Das Scheitern der Verhandlungen in ihrer gegenwärtigen Auflage
zeigt die Grenzen einer Opposition auf, die sich im In- und Ausland
eigene politische Druckmittel nur schwer leisten kann, um ihren
durchaus legitimen Forderungen Nachdruck zu verleihen. Dieses Scheitern
zeigt desweiteren denjenigen, die daran geglaubt hatten oder noch
daran glauben mögen, daß das Abwarten auf mögliche
Änderungen der Mehrheitsverhältnisse in Frankreich nicht
der Stein ist, auf den ein Ausweg der Krise in Togo gebaut werden
kann. Und wer diese Erwartung noch hegt, läuft Gefahr erneut
"sich über den Tisch ziehen zu lassen". Denn
wenn Präsident Chirac ernsthaft die Absicht hätte General
Eyadema zur Einhaltung seiner vertraglichen Verpflichtungen zu bewegen,
so hätte er es spätestens im Juli 1999 getan. Da dies
nicht geschehen war, darf man schlußfolgern, daß es
auch im Jahr 2003 nicht der Fall sein wird. Ein in Frankreich gewählter
Politiker, unabhängig von seiner politischen Couleur, wird
in erster Linie Frankreichs Interessen vertreten wollen.
Mit diesem Scheitern wird auch die Öffentlichkeit in Togo
langsam aber sicher Zweifel an den Führungsqualitäten
einiger Oppositionspolitiker äußern. Diese Zweifel könnten
sich zeitweise in der Gestalt einer Demobilisierung in den Reihen
ihrer Anhängerschaft äußern, die ja zum wiederholten
Mal machtlos zuschauen müssen, wie sich die Opposition scheinbar
als unfähig oder unwillig erweist, sich mit neuen Strategien
auf ein mögliches kurz- oder mittelfristiges Ziel zu einigen.
Dabei darf nicht außer Acht gelassen werden, daß die
Regierungsseite ausgerechnet diese Demobilisierung einkalkuliert
hat, um Kapital daraus zu schlagen und möglicherweise politische
Gegner zu destabilisieren. So nachvollziehbar gar berechtigt einige
Enttäuschungen sein dürften, ist doch Vorsicht geboten:
man muß wissen, daß diese Kalküls Bestandteile
der psychologischen Zemürbungstaktik gegen das Volk sind, die
übrigens an Kolonialkriege erinnern. Für die Opposition
heißt das, die Aufgabenstellung hat sich grundlegend geändert.
Daher müssen die Lösungsansätze von nun an das Gleiche
tun. Die Mobilisierung der Bürger hinter einem politischen
Führer, einer Partei oder einer politischen Zielsetzung wird
nur dann möglich sein, wenn dieses Ziel deutlich umrissen ist,
zielstrebig verfolgt wird und vor allem wenn die Marschroute im
voraus bis zu Ende durchdacht ist.
Das Schweigen einiger Oppositionspolitiker nach dem sogenannten
" Treffen der letzten Chance " am 2. und 3. Mai
2002 in Paris läßt befürchten, daß sich diese
politischen Parteien mit dem Neuen Wahlgesetz zum Vorteil ihrer
parteipolitischen Interessen arrangieren. Vorbotschaft möglicher
Kehrtwendung in dieser Frage: Bereits am 8. April 2002 spekulierte
François Soudan, (siehe unter der Rubrik Politik)
ein nicht-umstrittener Journalist der Zeitschrift Jeune Afrique,
daß "die Differenzen innerhalb der togoischen Opposition
wachsen, die übrigens finanziell langsam am Ende sei."
Ob dies zutrifft, bleibt dahin gestellt. Tatsache ist aber, daß
am 23. Mai zwei "führende Oppositionspolitiker"
klammheimlich in General Eyademas Privatpalast Lomé II empfangen
worden waren. Dabei sollen diese Oppositionspolitiker "ihre
Teilnahmebedingungen für die bevorstehenden Wahlen verhandelt
haben, ihren Einzug ins Parlament gegen ihre Duldung für eine
anschließende Änderung des Verfassungsparagraphen angeboten
haben, die einer erneuten Kandidatur General Eyademas für das
Amt des Staatschefs im 2003 im Wege steht". Nach gesicherten
Informationen handelte es sich bei diesen Oppositionspolitikern
um hohe Vertreter der CPP von Edem Kodjo (ehem. UTD) und der PDR
von Zarifou Ayeva. Man merke, daß diese zwei Politiker ein
solches Treffen nicht dementiert haben, sondern lediglich die Inhalte
dieser Gespräche. Kaum war diese gesicherte Nachricht am 4.
Juni 2002 in die Öffentlichkeit gedrungen, eilte Herr Cornelius
Aïdam drei Tage später vor die Presse und rief öffentlich
alle Oppositionsparteien zur Teilnahme an den Wahlen auf, damit
" sie der RPT keine Türen und Tore weit und breit offen
lassen ". In anderen Worten bedeutet dies die Flucht nach vorne.
Man erinnere sich daran, daß Edem Kodjo (CPP), Yaovi Agboyibo
(CAR), Zarifou Ayéva (PDR), Léopold Gnininvi (CDPA)
und Gilchrist Olympio (UFC) alle am 2. und 3. Mai 2002 in Paris
anwesend waren und unisono den "Widerruf des Neuen Wahlgesetzes"
forderten Anschließend flogen einige von ihnen nach Togo zurück,
ohne einen Kommentar abzugeben, andere hingegen nahmen wieder den
Weg ins Exil. Andere wiederum zogen es vor vorerst in Paris zu blieben
und den Ausgang der angekündigten Parlamentswahlen in Frankreich
abzuwarten. Was für ein Fehlschluß!
Zwischen dem einstimmigen Protest in Paris bei den Verhandlungen,
dem wohl kalkulierten Schweigen in Paris und Lomé und anschließend
dem klammheimlichen Besuch in Lomé II liegen Welten, die
eine neue Positionierung verraten. Diese Kehrtwende, die noch der
togoischen Öffentlichkeit zu erklären ist, ist alles andere
als seine Forderung der Togoer. Ein solcher politisch selbstmörderische
Salto Mortale dürfte sicherlich auch einem Edem Kodjo leicht
gefallen sein. Er belegt aber, daß dieser Politiker die demütigenden
und schmerzhaften Erfahrungen aus den Jahren 1993 und 1994 schnell
vergessen hat. Es sei denn, diese Herren sind in ihrer Entscheidungen
über ihre politischen Schritte nicht so frei, wie sie es uns
gerne glauben lassen möchten. Diese Kehrwendung zeigt denjenigen,
die noch daran zweifelten, daß es in den Reihen der Opposition
viele "Politsöldner" gibt. Welche Konsequenzen zieht
die Opposition daraus?
Da das Heil des togoischen Volkes in erster Linie von den Togoern
selbst ausgehen kann, ist es nun höchste Zeit, Lösungen
zu erfinden, betretene Wege zu verlassen, Beispiele woanders in
Afrika oder in der Welt zur Abhilfe heranzuziehen ohne diese nachzuäffen.
Der politische Druck sollte von nun an auf die politische, militärische
Führung sowie auf die Obrigkeit der staatlich hörigen
Justiz zielgenau gerichtet werden. Wie auch immer die Mittel und
Wege zur Lösung aussehen mögen, die als Option in Frage
kommen, die Togoer müssen dabei die Architekten ihrer eigenen
Zukunft, ihres Glückes Schmiede sein. Unterstützung von
Alliierten dürften wir uns nun suchen. Diese können aber
nicht die Speerspitze unserer Befreiung sein. Sie können uns
bestenfalls politische "Deckungsfeuer" geben. In
anderen Worten wir stehen nun mit dem Rücken zur Wand. Die
Zeit des Wartens auf Befreier ist endgültig vorbei. Der Respekt,
den andere Völker uns entgegen bringen würden, ist nur
um diesen Preis zu haben.
Adama Logosu-Teko
Herausgeber
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